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8 °°° Touche le fond et creuse encore - Page 2

  • L'EX DE MA VIE de Dorothée Sebbagh °°°

    L'EX DE MA VIE de Dorothée Sebbagh , géraldine nakache, kim rossi stuart, pascal demolon, cinéma

    Synopsis : Ariane, une jeune violoniste française, accepte la demande en mariage enflammée de Christen, un irrésistible chef d’orchestre. Seul hic : elle est encore un tout petit peu… mariée ! Séparée depuis deux ans de Nino, un instituteur italien au caractère bien trempé, elle parvient à le convaincre de la suivre à Paris pour divorcer en 8 jours chrono. Mais leur voyage à deux dans la ville de l’amour s’annonce beaucoup plus mouvementé que prévu…

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  • UPSIDE DOWN de Juan Solanas °°°

    Upside Down : Affiche Jim Sturgess, Kirsten Dunst

    Je sais, je DOIS vous parler de Mud et vous pouvez d'ores et déjà vous précipiter pour le voir. Mais avant, comme je me sens parfois un peu responsable de votre argent de poche, je tiens à vous mettre en garde contre cet Up Side Down ! En effet, nous ne sommes qu'en mai et déjà je crois tenir MON navet de l'année. Je me demande comment il serait possible d'atteindre ce degré de nullitude et de mochitude. Par contre si vous êtes l'heureux  détenteur d'une quelconque carte illimitée vous pouvez toujours aller perdre deux heures de votre précieuse vie pour évaluer l'étendue de l'horreur !

    Qu'en est-il donc ? Et bien la terre a été détruite, ou presque, encore. La guerre, le pétrole tout ça. Une voix off miello-dépressive nous explique qu'il y a désormais deux mondes : çui d'en bas (les pauvres, sales, puants qui travaillent), çui d'en haut (les riches, beaux, blonds, pleins aux as, qui... travaillent aussi !). Quand on passe d'un monde à l'autre, on voit pas la différence à l'oeil nu : c'est moche ! Un peu comme si la pelloche de 300 hou ha avait été repeinte en marron caca chiasseux. La voix off du début est tellement anémiée qu'on ne comprend rien du tout de toute façon. En bas, chez les moches qui puent vit un petit garçon orphelin Adam. Sa tata lui fait des crêpes volantes et rose. C'est moche et il aime ça. Sa tata est une fée. Mais moche. On est en bas.

    Adam est comme il se doit un garçon solitaire astucieux et en levant la tête il aperçoit Eden (lol les prénoms non ? Pourtant les serpents c'est dans Mud qu'on les trouve)... Et leurs mutchachus Caïn et Abel tant qu'on y est... mais je vais trop vite, je m'emballe !). Ils se font coucou tête bêche (je déteste cette expression mais elle va bien avec le film) et par un astucieux système de cordages ils se retrouvent en haut de la montagne et quand ils sont ados, ils se roulent des pelles car l'up side down kiss c'est un peu la spécialité de Kirsten Dunst ! Mais un jour cette couille d'Adam lâche la corde et Eden tombe par terre, la faute à Voltaire et ya du sang qui coule.

    10 ans passent.

    Adam travaille dans un atelier pourrave avec un gros noir boîteux et un moche jeune et barbu. Il est en train d'inventer une crème anti-rides, redensifiante anti-âge qui repulpe et remodèle le visage. Il se fait embaucher par la très très grosse entreprise d'en haut (j'ai oublié le nom) mais garde la tête en bas quand même. A la télé il voit une belle fille avec une belle peau, des belles dents et une chevelure belle color blond lumière. C'est elle. Eden. Grâce au gros noir qui boîte il rejoint le monde d'en haut (interdit aux pauvres sinon c'est la pendaison direct) en mettant du plomb dans ses bottines mais au bout d'une heure ça chauffe et ses pieds crament, il doit vite redescendre... enfin, remonter mais à l'envers. Eden est devenue amnésique à cause de sa chute sur la tête. Pendant trente trois secondes, elle ne se souvient pas d'Adam et puis elle s'en souvient. C'est cool.

    Et là, j'ai dû cligner des yeux parce que même pas ils couchent et elle attend des jumeaux qui vont sauver le monde... parce que dans le liquide amniotique les bébés ils flottent tous égaux entre eux non ? Simple.

    Je ne m'éternise pas. C'est laid... mais d'une laideur peu commune. C'est bête, simplet, mal bidouillé avec une bonne idée de départ totalement dissoute dans une storiette d'amour dont on se fout comme de son premier patin, des personnages dont on n'a que faire. Mais le miracle c'est que Jim Sturgess (cte pauvre Adam !!!) parvient à ne pas être ridicule malgré la pauvreté de son rôle. Quant à Kirsten Dunst (cte pauvre Eden), elle n'a pas grand chose à faire que de jolis sourires Ultra Brite et boire des coups à l'envers ou danser le tango argentin... une parmi d'autres des étrangetés sans signification ni justification de ce film fatigant à regarder par sa laideur et le fait que la moitié des acteurs ont la tête en bas ! Et je ne vous parle pas de la BO new-âge volatile et éphémère ! Non, je ne vous en parle pas.

  • THE GRANDMASTER de Wong Kar-Waï °°

    The Grandmaster : Affiche

    Un vieux maître du nord (ou peut-être du sud) de la Chine, à la tête de l'Ordre des Arts Martiaux sentant sa fin prochaine veut passer la main et trouver lui-même son successeur.

    Un combat amical doit avoir lieu et désigner le meilleur d'entre tous.

    Ip Man (prononcez YipMan), maître du sud (ou peut-être du nord) s'en vient combattre tous les grands maîtres du sud ouest (ou peut-être du nord est) et démontre qu'il est pas mauvais en castagne. Même son chapeau blanc ne tombe pas.

    Ip passe plusieurs ateliers et combat des vieux roudoudous qui ont de jolies ballerines. Il affronte le grand maître très menaçant : "si tu casses mon biscuit, c'est que t'es le plus fort !!! (gros gros fourire entre le Warrior et moi-même... j'ai cru que j'allais devoir quitter la salle ou faire pipi sur place).

    Personne a jamais cassé mon biscuit autant que tu le sâches".

    Il casse le biscuit. Il est fort.

    Puis il se bat contre la fille du grand maître du début. Elle connaît la Botte de Nevers et lui met une râclée. Celui qui casse un meuble est le vainqueur.

    Elle lui montre ses 64 mains et lui ses 8 pieds. Il lui dit "montre moi ta fleur sous ta feuille". Elle dit... elle dit rien en fait, genre "t'es pas celui à qui je montrerai ma fleur". Elle finit assise sur la rampe d'escalier fière comme un bar tabac et lui s'en va avec un sourire en coin. Genre, même pas peur.

    Le vieux du début est assassiné par un traître. La fille veut se venger. Mais ça ne se fait pas. Les filles doivent se marier et faire des enfants. "Tant pis je me vengerai quand même" qu'elle dit. Alors le train passe pendant 10 minutes et elle se venge. Mais elle saigne de la bouche. Du coup, elle fume de l'Opium et écrit des lettres : "avec ma fleur sous ma feuille je rêve de toi".

    Ip Man s'en bat le chifumi, il a une femme et deux enfants en 1936 mais il écrit des lettres : "celui qui se couche avec le..." non pas ça "si tu ne regardes pas en arrière c'est que tu vas de l'avant". Non, "si tu vis dans le présent, c'est que l'avenir te regarde"... Euh, non, "si tu t'intéresses au passé..." Enfin bref.

    Pendant quarante ans, il est très très riche et n'a pas besoin de travailler. Sa vie est un éternel printemps. Joie. Sa femme lui lave le torse avec une éponge, il lui lave les jambes avec un chiffon. Ils se regardent et font des enfants. Mais les filles,  ça sert à rien alors il les laisse crever de faim.

    Après c'est l'hiver. Tout le temps. Il neige.

    Ip va connaître l'impérialisme, la république, l'invasion japonaise, la guerre de sécession pour finir avec un passeport hong-kongais sous la bannière d'Elizabeth deuxième du nom. Il va créer une école de formation de petits scarabées et aura pour élève Bruce Lee. Mais ça, c'est une autre histoire qui nous sera contée dans The GrandMaster II, le retour du KungKungFufu si on est très sages. Je sens que je vais être très très vilaine.

    Pourquoi mais pourquoi ce film ?

    Alors réglons la question du comment. C'est sublime. Tout en ocre et en noir, en ombres et en scintillements. Les ralentis ralentissent admirablement et les accélèrés accélèrent comme des pros. Les combats sont de somptueuses chorégraphies (même si je regrette l'absence de combat dans les bambous) et Monsieur Wong filme comme personne la pluie, les gouttes qui s'écrabouillent dans les flaques et les combats dans la fausse neige. Ses gros plans interminables sur ses deux magnifiques et imperturbables acteurs (enfin surtout Tony Leung je t'aime d'amour Chiu Wai) sont... interminables. Et la musique est sublime, parfois très Ennio Morriconnienne. Ce qui n'est pour me déplaire

    Mais sinon. Why ? Pourquoi ? Perche ?  为什么 ???

    On n'y comprend rien de rien. Les personnages apparaissent et disparaissent. On passe d'une époque à l'autre, sans transition, sans justification. La leçon d'histoire tombe comme un cheveu sur la soupe. Les personnages sans âme ne s'expriment que par citations tarabiscotées de Lao Tseu pour changer la vie. Et un quart d'heure avant la fin, Monsieur Wong nous explique qu'on a failli voir un film d'amour, oh et puis non. Puis il nous somme de nous émouvoir sur le destin de personnages qu'il a fait disparaître sans raison...

    Alors le code de l'honneur, la vengeance et tout le tralala, on s'en cogne un peu. Quand le sublime ressemble autant à un big big porte nawak, on quitte la salle un peu énervé.

  • À LA MERVEILLE de Terrence Malick °°°

    A la merveille : affiche

    Neil aime Marina.

                                                                               Marina aime Neil.

                                                                                                                                                  L'amour les aime.

    A la Merveille (le Mont St Michel), ils s'aiment, contemplent la mer, respirent l'air du grand large, courent sur le sable mouvant, se sourient, se caressent le visage.

    Ils vivent à Paris avec Tatiana, la fille de 10 ans de Marina.

    Elle appelle Neil "papa". Bonheur.
    L'amour les aime.

    Dans les parcs et jardins de la capitale, Marina sautille, lève les bras vers le ciel et tournicote en gloussant. Neil lui court derrière en soupirant.

    Quelque chose manque.

    Neil et Marina et Tatiana s'en vont vivre en Okhlahoma, dans un trou.
    L'amour les aime !

    Le soleil caresse les champs de blé, le soleil rougeoie à travers les branches des arbres... grands, très grands les arbres, les sentiers poudroient, les épis de blé flamboient, les feuilles mortes se ramassent à la pelle et le vent soulève les voilages blancs de la maison au parquet impeccable tantôt vide, tantôt pleine de meubles.

    Neil travaille. Il fronce les sourcils. Il y a des matières toxiques dans l'eau. Le monde va mal.

    Marina gambade, caracole dans les champs. Elle lève les bras au ciel et fait valser sa robe qui tourne en se bidonnant. Neil essaie de la rattraper en s'agaçant.

    Neil fronce les sourcils. Marina porte un stérilet. L'amour fout le camp. Mais les fonds marins sont beaux, les voilages valsent délicatement au vent et le parquet est tout souillé. Neil et Marina se sont battus.

    Quelque chose manque.

    Marina retourne vivre en France. Tatiana retourne vivre chez son père.

    L'amour fout le camp et le père Quintana, missel à la main, doute : "Dieu, je te sens, mais je ne te vois pas".

    Neil retrouve Jane une copine d'enfance.

    Jane bondit dans les prés, lève les bras au ciel en souriant et tourne sur elle-même. Neil lui court après.
    Jane aime Neil. Pas Neil.
    Marina revient.

    Triste.

    Marina trompe Neil.
    Colère.

    Elle lève les bras au ciel, fait tourner sa robe mais ne rit plus. Elle se confesse et mange l'hostie.

    Où est l'amour ? Où est le Terrence Malick de  The tree of life, Badlands, La ligne rouge,  Le Nouveau Monde ou Les Moissons du Ciel ?

    Terrence Malick n'aime plus rien d'autre que sa caméra et les paysages qu'il filme, magnifiquement certes. Mais son cinéma, s'il continue ainsi va ressembler à un interminable et très très ennuyeux interlude. Il déteste les acteurs dont il couvre TOUS les dialogues d'une musique assommante. Seule la voix off fait office de narration et les textes susurrés sont d'une niaiserie affligeante, un ragoût poético gnangnan.

    Il n'y a rien.

    Rien à ressentir,

    rien à aimer.

    Et pourtant, la dernière réplique est :

    "L'amour nous aime. Merci".

    P.S. : Ben Affleck est très très bien !

  • L'AMOUR DURE TROIS ANS de Frédéric Beigbeder °°°

    L'Amour dure trois ans : photo Frédéric Beigbeder, Gaspard Proust, Joey Starr

    Avant la fin du générique de début, Marc Marronnier tombe amoureux, est heureux, se marie puis divorce. La bonne nouvelle c'est que cela nous permet d'être débarrassé d'une non actrice exaspérante en moins de cinq minutes. Mais c'est à peu près la seule bonne nouvelle que j'ai à vous annoncer car le reste sera inversement proportionnel au petit bruit joyeux qui ouvre le film : celui d'un bouchon de champagne qu'on débouche. Notre Marc est à la fois critique littéraire et serial noceur noctambule. De son mariage raté il tire des généralités et décrète que l'amour dure trois ans. Il rédige  donc, tout en pataugeant dans son vomi, un roman qui sera refusé par deux grandes maisons d'édition et accepté par une troisième ah ah ah ! Evidemment toutes les femmes (sauf une) se ruent sur le livre qui devient un best-seller mais Marc désire rester incognito car il est tombé amoureux de la femme de son cousin, Alice (rencontrée lors de l'enterremment de sa grand-mère), et elle a détesté le livre. Mais c'est compter sans la roublardise de l'éditrice qui révèle l'identité de Marc. Du coup, Alice qui avait quitté son mari (je n'ai pas bien compris comment elle s'était laissé séduire... mais c'est un fait) pour Marc, quitte Marc et retrouve son mari à qui elle annonce qu'il a un micro pénis, ce qui est très désagréable. Entre autre...

    Mais Marc a des amis ou des parents tout aussi puants, superficiels et indécis que lui. Un père (choix judicieux de Bernard Menez à qui Gaspard Proust ressemble comme deux gouttes d'eau) très fier d'être priapique à 70 ans avec sa jolie femme de 50 ans sa cadette, une mère féministe libérée (j'imagine) qui écrit des best-seller comme son fils, aux titres chic et choc "Je suis une mère célibataire et je vous emmerde" et méprise ses lectrices (ah la séance de signature !!!), un copain ex noceur qui se range auprès de sa compagne, une snobinette qui parle anglais parce que c'est plus... c'est plus quoi au fait, j'ai oublié ! Et toute une galerie de portraits de personnes qui gravitent plus ou moins dans le monde de la littérature, dans des appartements avec piscine intérieure, un verre d'alcool dans une main, une jolie fille à portée de l'autre. C'est consternant, exaspérant et surtout JAMAIS drôle. Et pourtant sont convoqués à intervalles réguliers : Shakespeare, Bukowski (pour le côté trash je suppose), Finkelkraut et j'en oublie, pour démontrer à quel point tous ces gens sont des intellectuels. Le pauvre Marc Levy s'en prend plein la tête pour pas un rond. Mais pour prouver que nous sommes finalement bel et bien dans le monde des bisounours, Marc Levy en personne apparaît à la fin du film avec la première femme de Marc l'actrice qui sert à rien. Le roman de Marc est refusé par de grands éditeurs parisiens, cela prouve à quel point Beigbeder est beau joueur. Il y a même de virulentes critiques de ce roman  preuve que Fredo n'a peur de rien et qu'il accepte même la critique. Et quelle mise en abîme !!!, imaginez que le personnage du film écrit un  livre qui s'appelle "L'amour dure trois ans" à l'intérieur du film qui s'appelle "L'amour dure trois ans" tiré d'un livre écrit par le réalisateur qui s'appelle... ouh j'en ai le vertige !

    Que vous dire encore ! La bluette sentimentale ??? Sans intérêt et pas crédible pour deux sous. Comment imaginer que cette grande gigue de Louise Bourgoin qui pète la santé puisse tomber amoureuse d'un bonnet de nuit chétif et souffreteux tel que ce Marc/Gaspard ? Qui a fait croire à Gaspard Proust qu'il était acteur d'ailleurs ? Ce monde est cruel. Quant à Louise Bourgoin, elle est trop grande, trop belle, trop vivante pour un type qui va lui pourrir la vie par sa jalousie et son manque de confiance en lui. Il n'empêche que c'est une femme qui dit qu'Alice/Louise a un fort capital d'emmerdeuse ! Les femmes sont des emmerdeuses, c'est un fait indiscutable, c'est Beigbeder qui le dit. On croit rêver !

    Le film est donc à l'opposé des légères petites bulles du breuvage haut de gamme qu'on entend pétiller dès l'ouverture : complètement patapouf, bête, prétentieux, snob, faussement intello mais vraiment misogyne. Cela dit si les femmes ne sont que des harpies nymphomanes et vulgaires, les garçons ne sont pas mieux servis tant ils sont repoussants d'immaturité et de couardise.

    ......................

    Néanmoins, mais le film (où est le cinéma là dedans d'ailleurs ?) n'en est pas moins mauvais et ennuyeux pour autant, il y a Joey Starr ! Ce garçon est vraiment incroyable. Dans le rôle du copain, il semble être le seul à avoir un cerveau. Et, ô miracle, il réussit à TOUT faire passer : une allusion pédophile, un mariage homosexuel. C'est parce que je l'ai vu apparaître que je me suis décidée à ne pas quitter la salle avant la fin. Hélas il n'a que trois scènes trop courtes et le réalisateur a l'idée tout aussi absurde qu'inattendue (mais est-ce étonnant ?) d'interrompre celle où il chante avec Michel Legrand.

  • HAPPY NEW YEAR de Garry Marshall °°°

    Happy New Year : affiche 

    En ce jour béni du 31 décembre, New-York est en effervescence, c'est la nuit incroyablement romantique où tout le monde s'aime, se le dit et se le prouve. Et ceux qui se sont ratés l'année précédente peuvent se retrouver sous le gui pour chanter "Minuit Chrétien". C'est le jour du grand pardon et des résolutions. Et lorsque retentiront les douze coups de minuit, ou plutôt lorsque le décompte sera amorcé 10, 9, 8... tout sera possible à nouveau car le monde sera redevenu beau comme au premier matin. Les gens ne seront plus  que joie, allégresse, douceur et amour. On repart à zéro, on efface tout, on recommence, on jure, on promet et surtout, surtout, il faut absolument embrasser quelqu'un à minuit pétantes lorsque la grosse bouboule de verre et de lumière descendra comme chaque année sur Time Square et que des millions d'américains lèveront la tête pour voir le spectacle en live ou pour le suivre à télé. Quel bonheur ! Tant de bonheur fait suffoquer. En écrivant ces mots, je tremble, je transpire. Je revois ces images effroyablement belles, cette lumière qui se répand sur le monde, les chants et les clochettes qui tintinabulent. Il y avait longtemps que je n'avais été autant émue, que dis-je bouleversée par une histoire chorale où des personnages tellement proches, toi, moi, nous terminent l'année en souriant, en espérant, en s'embrassant. Sans oublier les morts auxquels on pense, car il y a toujours une place pour eux dans notre coeur. Surtout en ce jour tellement éblouissant. Alors je dis, merci, merci Garry Marshall. Si tu n'existais pas, qui oserait t'inventer ? Tu es un être de lumière, tu n'es qu'amour, tendresse et suavité et ton film pétri d'humanité, de bonté et de délicatesse est un bienfait pour l'humanité entière.

    Evidement il n'y aurait pas de film si quelques embûches n'étaient semées sur le parcours incroyablement romanesque des protagonistes du film. Mais c'est dans une explosion de douceur et de quiétude que j'ai reçu ce film cadeau qui m'a effleurée comme une caresse.

    Comment te dire merci Garry et comment tes acteurs vont pouvoir à tout jamais te prouver leur reconnaissance ? Toi qui permets à des has-been de revenir en pleine lumière ! Toi qui leur donnes l'occasion de tenir le rôle de leur carrière, de leur vie ! Celui qu'ils attendaient et dont ils n'osaient plus rêver ! Toi qui permets aussi à de jeunes acteurs de pouvoir graver ton nom dans le marbre de leur CV !

    Comment retenir ses larmes lors des scènes d'hôpital où Robert De Niro seul comme un chien et mourant reconnaît qu'il n'a été qu'un salaud et rêve de voir la fameuse bouboule pour la dernière fois ? Comment ne pas s'extasier devant la prestation hallucinante d'Halle Berry, si gentille infirmière qui à minuit se pare de ses plus beaux atours pour joindre son mari militaire au loin (je sanglote encore) par webcam interposée et lui montrer ses seins ? Comment ne pas craquer devant le charisme irrésistible d'Ashton Kutcher en pyjama qui arrache toutes les décorations de fête dans son immeuble et se retrouve bloqué toute la soirée dans l'ascenseur avec une fille (Lea Michelle, inconnue mais ça ne saurait durer tant elle est un mélange de charme et d'élégance) qui va en quelques heures lui faire perdre toutes ses manies de misanthrope ? Comment ne pas envier l'errance nocturne de Zac Efron (bouffi) et Michelle Pfeiffer (plus ridicule petite fille tu meurs !) à travers New-York en scooter ? Comment ne pas s'émouvoir devant l'histoire d'amour avec un grand A entre Jon Bon Jovi (entièrement repeint à l'autobronzant) et Catherine Heigl (qui avait oublié de faire ses racines noir corbeau) ? Comment ne pas s'identifier à cette mère de famille monoparentale (Sarah Jessica Parker au visage de plus en plus interminable et en sabots) face à son ado de fille (Abigail Breslin, méconnaissable et maquillée comme une voiture volée) qui rêve d'embrasser un boutonneux sous la bouboule ? Comment ne pas trembler qu'Hilary Swank (toute en dents et en bouclettes) ne perde son boulot puisqu'elle est responsable de la descente de la bouboule coincée à mi-parcours ? Et surtout comment soutenir ce suspens de savoir qui de Jessica Biel (pas maquillée donc méconnaissable) ou de l'autre actrice (pas connue) va empocher 25 000 dollars pour avoir enfanté le premier babe new-yorkais de l'année ?

    Pour ces deux heures de rêve intenses que je n'aurais osé espérer ; pour ce cinéma rare et précieux qui nous rend meilleurs, ces stars que tu illumines, ces histoires si proches du commun, cette musique qui se déverse sur nous et en nous comme de la mélasse du sirop de glucose, merci Garry. Merci de nous démontrer à quel point le monde, la vie, les êtres sont bons !

    Surtout le 31 décembre.

    NB. : vivement déconseillé aux diabétiques !

  • KILLER ELITE de Gary McKendry °°°

    Le film est à l'image de l'expression de ces... acteurs ! A vous de trouver l'adjectif correspondant.

    NB. : Il n'y a rien à gagner !

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    Danny le jeune (Jason Statham) et Hunter le vieux (Robert RIP De Niro) sont baroudeurs, mercenaires, bérets verts, barbouzes... 'fin des métiers pas déclarés qui leur permet de dézinguer du bronzé dans les brousses planétaires (appréciez au passage l'allitération en "b"). Mais un jour le regard bovin de Danny croise celui terrifié d'un très jeune garçon et... chabadabada...oups, pardon... et du coup, il décide de se ranger des voitures, qu'il n'en peut plus de toute cette violence et s'en va vivre au fin fond du milieu de l'Australie à bord d'une caravane ! Seul. Et se met à restaurer une bicoque en ruines alors qu'une blonde sortie de nulle part surgit et se retrouve petite fille sur une photo que le witloof tient à la main et qu'en fait les deux ont été élevés ensemble et vont finir dans la cahute sus citée... A moins que... En fait, je ne sais pas s'ils vont finir par se rouler des pelles chez les kiwis parce que, oui j'ai très honte, et le nombre de fois où j'ai commis cette bassesse se compte sur les doigts de ma main gauche, JE SUIS SORTIE AVANT LA FIN. Oui, j'ai jeté l'éponge, rien qu'un petit quart avant la fin mais c'était trop et je n'en pouvais plus. Et si j'étais restée je me serais vue dans l'obligation de créer une nouvelle rubrique °°°° et je trouve que se limiter à °°° est déjà largement suffisant. En tout cas, je crois que je tiens MON navet de l'année. Ce film m'a filé des envies de meurtres, des nausées, des palpitations et j'ai ressenti brusquement le besoin de me ruer dehors à l'air libre, d'entrer dans n'importe quel magasin et de faire chauffer ma carte bleue pour me remonter le moral. J'ai opté pour une ravissante robe hippie chic, trop mon staïle de it girl... pardon, ce film provoque vraiment tous les symptomes de l'insolation !

    Revenons-en à notre chicon abandonné seul chez les kangourous. Alors qu'il est en train de faire chauffer ses musiciens haricots en boîte, il reçoit un fax (on est en 80) avec photo lui annonçant que Hunter le vieux, son maître à... penser ??? s'est fait pécho et qu'il est otage chez les barbus. Ni une ni deux, Jason/Danny plisse le front et reprend du service pour aller libérer son potalavie. Le chef des barbus dit "j'ti rends ton coupain si ti vonges mi trois fils qui z'ont iti tués par di vilains et en plus j'ti donne di sous !" Danny dit "OK (avec sa grosse voix) mais je veux voir mon Hunter". Hunter se fait iéch dans sa geôle et il s'est laissé pousser la barbe parce que c'est la mode dans la région. Les deux se roulent des palots, le vieux dit "fous le camp d'ici fils", le jeu dit "jamais sans toi mon vieux"... Ils tuent deux trois types et finalement sont repris. Alors Danny s'en va en disant qu'il va revenir, mais que d'abord il va vengi li vieux barbu. Il s'entoure de deux décérébrés prêts à tout pour se faire du pognon alors que Danny dit qu'il va faire ça gratos...

    Dans une confusion la plus totale (mais j'ai des circonstances atténuantes car j'étais aussi en direct live sms-ique avec la fille aux pets conceptuels une certaine à qui j'étais obligée d'expliquer en temps réel un film auquel elle ne comprenait rien) est apparu Clive RIP Owen, avec un oeil de verre et une mégère et à un moment il est énervé et il casse tout dans sa propre maison. J'ai pas compris. Ces types sont violents parfois contre eux-mêmes. Clive faisait partie des SAS qui sont devenus une organisation à buts lucratifs mais secrète avec un nom de plume ou un truc comme ça. Il doit mettre Danny hors d'état de nuire. Me demandez pas pourquoi, j'étais au téléphone. Ya plein de gens qui meurent dans d'atroces souffrances. Rares sont ceux qui s'en réjouissent, mais faut bien faire le sale boulot. Bref, ça canarde à tout va mais on n'y comprend que dalle et on s'en fout puissance maximale.

    Voir Robert de Niro continuer de flinguer sa grandeur d'antan fait mal au bide. N'y a t'il pas un Martin Scorsese pour venir sauver le soldat Bob ? Mais la réponse est peut-être ici même ! Bob ne cessant d'appeler Jason "fils" tout au long du film, doit-on considérer que ce rutabaga en est le successeur désigné ? Au secours ! Lorsque Jason Statham à l'automne de sa (hum hum) carrière se retournera sur sa filmographie, parviendra t'il à distinguer ses rôles les uns des autres (Transporteur, Cellular, Braquage, Revolver, Chaos, Hyper Tension, Rogue, Course à la mort...) ? Une chose est sûre, sa mémoire ne se fera pas de noeuds pour ses monologues. Ce type n'est pas seulement moche et nain (oui je sais, pas le physique, mais CHEZ MOI je traite qui je veux, comme je veux !), il est figé, inerte, inexpressif ! Remarquez je dis ça, je ne devrais pas me plaindre car je suppose que tous les films qu'il tourne ont été refusés par Gérard Butler (ou réciproquement !).

    Je vous vois trépigner ! Vous n'en avez pas assez ? Vous voulez un ptit panel des dialogues ? Je suis vraiment trop bonne :

    "Je vais m'faire une pute à sa mémoire, il aurait aimé".

    "Dans la navy, c'est des folles tordues".

    "Tu veux une sucette à la fraise ou à la bite ?"

    Vous n'en avez pas assez ?
    Vous en voulez encore ?

    Une seule solution, courez voir ces killers méchamment burnés, plein de cette hormone stéroïdienne du groupe des androgènes qui rendent les films totalement crétins.

    P.S. : ce film est un premier film, c'est pourquoi je suis si indulgente, j'ai trop de respect pour le travail.

  • MA PART DU GÂTEAU de Cédric Klapisch °°°

    MA PART DU GÂTEAU de Cédric Klapish, gilles lellouche, karin viard, cinémaMA PART DU GÂTEAU de Cédric Klapish, gilles lellouche, karin viard, cinéma

    L'usine où travaille France ferme ses portes. Au chômage, seule avec trois filles à élever et après une tentative de suicide... elle profite d'une opportunité de formation de femme de ménage pour "monter" à Paris. Là, elle se fait embaucher par Stéphane (ou Steve pour les intimes) le trader précisément responsable (en partie) de la fermeture de son usine. Au début elle n'en saura rien mais plus tard si, et ça ne va pas se passer comme ça. Non mais.

    Je ne vais pas m'apesantir et m'éterniser sur un film aussi mauvais et ridicule. Mais qu'a essayé de prouver ou démontrer Klapisch en tournant cette chose plutôt laide et bête ? Même Venise parcourue lors d'une scène honteusement balourde et misogyne, est sans âme. Mais là je ne résiste pas au plaisir de vous relater l'intermède vénitien : une très très jeune et très maigre mannequin draguée à la rustaude par Gilles Lellouche est emmenée pour un week end dans la Sérénissime. Arrivée sur place Tessa (oui Tessa, car les parisiennes s'appellent Tessa ou Melody... les filles du Nord se prénominent France ou Josy !!!) s'extasie "ôôô c'est beau" lit-on sur ses lèvres alors qu'elle vaporette sur le Grand Canal ! Mais le soir, alors que Gilou lui offre une nuisette (bien moche d'ailleurs) et lui demande de lui faire la danse des sept voiles avant de lui faire subir les derniers outrages... la belle jeunette est toute surprise : "mais euh... monsieur, je ne couche pas le premier soir !!! Il faut que je sente les choses moi !". En gros, "tu te la mets sur l'oreille mon Gilou, tu te la fumeras plus tard". Mais le Gillou n'est pas du genre à se laisser berner par la minaudeuse, et après un temps de réflexion s'exprime : "ah tu veux sentir des choses et bien tiens je vais t'en faire sentir une !!!" Le "viol" n'est que suggéré bien sûr, mais il est difficile d'appeler différemment ce qui se passe lorsqu'une fille n'est pas consentante et qu'un garçon la plaque sur un plumard !!! En résumé, la Tessa de Paris est fort naïve et un rien couillonne. Elle peut embarquer avec un quasi inconnu pour un week end en Italie et supposer que le garçon ne va QUE la couvrir de cadeaux. Cadeaux qu'elle rendra plus tard, la Tessa étant finalement naïve, couillonne mais honnête. Quant à l'homme, ce pourceau libidineux, il ne peut imaginer qu'une fille ne peut "s'obtenir" qu'en l'achetant. Beurcke.

    Bon je ne vous parle même pas de la mer du Nord filmée comme dernier terrain vague... En tout cas ici, c'est assez simple finalement, les traders/riches sont des hommes et des femmes puants, mauvais et vaniteux qui ne peuvent que se reproduire entre eux. Les prolos sont pauvres et gentils. Ils se serrent les coudes et boivent des coups dès que ça va mal et rentrent en titubant le soir chez eux. Surtout s'ils sont du Nord, pensez donc !

    C'est peu dire que tout sonne faux. D'autant que pour rendre encore ce film plus insauvable, il souffre d'un "mis-casting" définitif. Gilles Lellouche n'a pas la mâchoire carrée de Michaël Douglas et en trader à cravate, il n'est jamais crédible. Idem pour Karin Viard, malgré tous ses efforts et elle est le seul point positif du film avec l'énergie qu'elle met à tenter d'être cette femme de ménage... ça ne passe jamais. Comment évoquer aussi les répliques et les dialogues débités comme des sentences ou des maximes censés symboliser la lutte des classes et le goufre entre les nantis et les démunis ?

    Et puis que dire finalement du virage opéré dans le dernier quart d'heure qui fait définitivement sombrer ce film dans les abysses du ridicule qu'il avait jusque là frôlé à de nombreuses reprises ?

    Pouah.

    P.S. : je ne parle pas de Jean-Pierre Martins qui une fois de plus gâche son talent dans un film râté. Regardez le sur la photo, n'a t'il pas l'air de dire : "pendant que vous faites les cons dans cette bouse, je joue avec le moutard !". Il ferait mieux de lire les scenarii.