WHITE MATERIAL de Claire Denis ** (***)




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nous sommes (oui j'étais à deux) partis à la conquête de Paris.
Mais pas à l'aventure, non, pas fous. Equipés d'un plan. Mais parfois Jules tient absolument à se faire aider. Ici par une jeune femme immobile et totalement topless, totalement less d'ailleurs pour être exacte.
Après avoir espionné le parisien tête de chien en mode pause de midi (salade de carottes/sandwich, si c'est pas malheureux !) en plein cagnard ,
et nous être rendus à un rendez-vous d'affaires hyper important et méga top secret (ah ah ah, ça vous intrigue hein ?), nous avons décidé de faire une partie de cache-cache dans un joli jardin, très calme, très reposant avec plein de vieilles pierres et de beaux arbres.
où nous avons trouvé le quartier VIP/RIP.
Et pour moi c'est décidé, ni dieu, ni maître, ni fleurs, ni couronnes. Juste une petite fantaisie et on n'en parle plus :
Le rendez-vous donné par Al Amine pour la SOIREE ALLOCINE FAMILY & FRIENDS est à 18 h 15 au MK2... ça tombe bien vu que d'habitude c'est au Forum des Images et que donc j'ai loué le studio russe dans le 1er... juste à côté du Forum des Images si vous suivez mon raisonnement. Sauf que les invits d'Al Amine, ce ptit malin, il faut les lire jusqu'à la dernière petite ligne du bas où c'est écrit l'adresse. Donc nous avons pris un BPV* et Sandra M. nous a réservé une place dans la queue leu leu vu que y'avait "ShowCase Disney" avec le FBI** à l'entrée et que ça commençait à faire foule. Cette fois on n'a pas eu de fouille et on a pu garder nos appareils photos, nos dentiers, nos caméras et nos téléphones portatifs.
C'est donc Al Amine, le ptit chou, qui nous accueille et aussi un peu Eric... mais depuis qu'il est chef, j'ose même plus lui dire bonjour. J'ai peur qu'il me dise
- "t'es qui toi ?"
- "ben, j'suis le numéro 81, monsieur le directeur, ouh ha toussa quoi !"
Tandis qu'Al Amine i fait toujours, "genre" qu'il te reconnaît et qu'il n'attendait plus que toi pour démarrer. Il est fort cet Al Amine.
Donc, dans la file il y avait Sandra M. Heureusement que j'ai reconnu ses cheveux bouclés parce que, je ne sais pas qui l'a conseillée question lunettes ou si c'est la nouvelle mode parisienne mais bon, c'est moyen glamour. Je sais pas si elle repassera à Cannes cette année
Comme je ne supporte pas qu'une amie se ridiculise toute seule sans défense, je me suis sentie obligée d'aller chez le même fournisseur. Qu'est-ce qu'elle me fait pas faire j'vous jure ?
Avant que le pestacle commence, la troupe d'Achille Zavatte d'Allociné nous fait vivre un suspens de la mort qui tue :
- "Aujourd'hui c'est un jour spécial pour une personne spéciale !!!
- waaaaaaaaaaaooooooooooooooooh ??? (les 300) qui ? qui ? qui ?
- ben c'est Al Amine qui va nous dire qui est cette personne spéciale ! Hein Al Amine tu vas nous le dire ? (Al Amine i court à droite, Al Amine i court à gauche)
- Al Amine, Al Amine, dis le nous, dis le nous !!!
- Alors Al Amine c'est qui ???
- Euh ben c'est Cunégonde DeLatourte !
- Cunégonde DeLatourte, tu peux nous rejoindre sur la scène s'il te plaît ? Bonjour Cunégonde, comment t'appelles-tu ?
- ...
- Tu sais qu'aujourd'hui c'est le premier jour du reste de ta vie un jour spécial pour toi ?
- ....
- C'est le jour de ton non-anniversaire !!!
- ah ah ah (300) ouh ha !!!
- Donc aujourd'hui Cunég'. Tu permets qu'on t'appelle Cunég' maintenant qu'on te connaît un peu mieux ?
- ...
- Aujourd'hui donc en ce jour spécial de ton spécial non anniversaire et comme tu es une personne spéciale. N'est-ce pas Cucu que tu es une personne spéciale ?
- Bonjour, han !
- Et bien aujourd'hui, nous allons te faire un cadeau spécial. Y'en a 10 dans le monde qui recevront ce cadeau. Nous t'offrons le Dossier de Presse collector dans sa boîte en or du film de Tim Burton, dédicacé par Tim Himself !... Voilà.
- ..."
Moi je dis que ce qui compte dans les cadeaux ce n'est pas le cadeau mais la façon de le recevoir (Cunégonde, cache ta joie, c'est indécent). Pas vous ? Là, c'était grand !
Ensuite, Al Amine i court à droite, Al Amine i court à gauche, Al Amine i court en haut, Al Amine i court en bas. Cours Al Amine, cours !
On nous annonce que Tim était à Paris ces jours derniers et qu'il a enregistré des réponses à des questions qui lui auraient été posées. Quand Al Amine a eu fini son sprint, et ben, je te le donne Emile, il est redescendu en ptites foulées avec Tim Burton Himself. Et toc, et comme vous savez que depuis peu, j'ai un You Tube account. Voilà un petit bout :
Moi je dis les Allociné, ils sont trop forts et trop gentils de nous faire des cadeaux pareils. Allociné, c'est pas dur, je les aime d'amour ! Merci merci merci de m'aimer aussi.
Ensuite, nous avons regardé le film avec nos grosses lunettes d'handicapés. Comme je suis une femme à lunettes femme à lunettes, je craignais que ce ne soit pas supportable rapport à la fragilitude de mes yeux. Ben pas du tout. Le seul souci, c'est qu'elles pèsent une tonne et que c'est tout simplement pas possible de les garder sur le pif pendant deux heures. Alors du coup, je les tenais avec mes mains pendant que mes yeux regardaient.
Le film c'est donc, comme vous vous en doutiez un peu :
ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Tim Burton ***
et c'est très beau, sauf que la 3D c'est définitivement pas pour moi. Voir un film avec des lunettes c'est comme en parler avec le dossier de presse sous le nez... Non, en fait si j'y réfléchis bien ça n'a rien à voir mais bon. Voir un film en relief, boaf, c'est un gadget. Et un film de Tim Burton n'a pas besoin de ça... Sauf qu'ici, c'est aussi quand même un peu un film de Disney mais il y a des acteurs dedans et ça change beaucoup.
Synopsis : Lucas, Manu, Philippe, Jacob et Mario s'aiment depuis l'enfance. Ils ont du talent et de l'espoir. Ils rêvent de musique et de gloire.
Leur groupe de rock, Lust, connaît un succès grandissant, mais les aspirations de chacun rendent incertain leur avenir commun.
L'arrivée de Laura dans leur vie va bousculer un peu plus ce fragile équilibre.
Catherine et David sont plein aux as, ils ont une maison/mausolée gigantesque, un métier qui les passionne et les absorbe (lui prof en fac, elle gynécologue), il s'aiment d'un amour plein de tendresse et de complicité malgré le temps qui a passé. Mais il y a des ombres au tableau idyllique, leur fils, ado tourmenté en pleine crise et Catherine qui est persuadée que son mari la trompe. Pour en avoir le coeur net, elle engage la jeune et belle Chloé, escort girl. Elle la charge de séduire son mari et de lui raconter en détails leurs rendez-vous. Les événements vont très très rapidement prendre une tournure tout à fait inattendue, que je laisse le soin aux professionnels de vous révéler.
Evidemment après le vertigineux "Adoration" du même Egoyan, ce "Chloé" pourrait paraître être un tout petit film mais finalement pas tant que ça. Parce que le réalisateur maintient le suspens et les surprises alors qu'à plusieurs reprises on est tenté de croire qu'on a compris où il nous emmène, et puis non. Un film qui réserve la dernière révélation lors du tout dernier plan est pour moi un film réussi et j'en sors avec un sourire jusque là parce que je me suis dit que... et tout compte fait, pas ! ça parle de séduction, de tromperies, de manipultation, de mensonges, de cachotteries mais pas seulement. David est un homme qui atteint la cinquantaine et est au summum de sa séduction qu'il exerce sur toutes les femmes surtout jeunes qui croisent sa route, alors que Catherine se sent vieillir et de moins en moins désirable. Observer son mari flirter avec toutes ces filles devient pour elle de plus en plus cruel, injuste et insupportable.
Je passerai sur l'interprétation de Liam Neeson que je n'ai pas trouvé très à l'aise dans ce rôle de séducteur. Par contre les deux joyaux de cette histoire parfois torride sont d'une part Amanda Seyfried ravissante et ensorcelante, d'autre part Julianne Moore qui réussit à faire oublier l'accident de sa récente décevante, désastreuse et pathétique composition. Elle est ici d'une beauté à tomber, d'une élégance, d'une volupté et d'une sensualité fabuleuses.
Si vous ne vous laissez pas piéger par l'histoire, succombez au moins aux deux actrices !
du film de Andrzej Wajda***.
Je l'avais vu (et aimé) en mai 2009.
Vous pourrez en retrouver mon avis ci-dessous.
Le 17 septembre 1939, la Pologne est envahie par l’armée Russe alors que l’invasion Allemande a déjà commencé depuis le début du mois. L’Allemagne nazie et l’URSS souhaitent se «partager» le pays. Les officiers polonais sont prisonniers par les russes et les soldats par les allemands. Anna, femme d’un capitaine prisonnier attend le retour de son mari avec sa fille.
Ce film raconte cette attente faite d’angoisse et d’espoir et au travers du regard des femmes l’histoire des 22 500 officiers polonais massacrés par les soviétiques dans la forêt de Katyn. Ce sont les allemands qui découvrent le charnier dans la forêt mais l’URSS rejette la responsabilité de ces assassinats sur les nazis.
Andrjez Wajda un des cinéastes héroïques de ma jeunesse semble toujours, malgré ses 83 ans plein de colère et animé de ce désir de justice, de vérité, d’un devoir de mémoire en traitant ce sujet qui a été tabou jusqu’en 1990 lorsque Mikhaïl Gorbatchev a reconnu la responsabilité de l’URSS. On reste sans voix de découvrir encore et encore des décennies après ce dont les hommes ont été capables. Le pire n’est jamais décevant. Parler de ce carnage était interdit en Pologne et la forêt de Katyn en est devenue le symbole.
Le film est très « classique » et c’est sans doute ce qui le rendra indémodable. Il me semble essentiel, d’une puissance dramatique inouïe, émouvant sans jamais être larmoyant.
Le dernier quart d’heure, quasiment insoutenable, sans presque une parole, a cloué la salle, muette, immobile jusqu’à la dernière seconde du générique. Il n’y a pas que les sanglots pour parler de la guerre mais la barbarie des hommes me laisse souvent en larmes.
En France, dès juin 1942, les juifs ont dû porter l'étoile jaune et se faire recenser. Un mois plus tard 13 000 d'entre eux, juifs français ont été "raflés" dès le petit jour le 16 juillet, entassés au Vélodrome d'Hiver dans le 15ème arrondissement, puis internés dans des camps et enfin déportés vers Auschwitz pour y être exterminés. Parmi eux, 4 050 enfants dont un, Jo Weissmann toujours en vie, a réussi à s'échapper du camp de transit de Beaune La Rolande dans le Loiret. Aucun des autres enfants n'a survécu. Anna Traube, toute jeune fille à l'époque réussit quant à elle à s'échapper du Vel d'Hiv'. Le dernier témoin de ces quelques journées au bout de l'enfer est un pompier de Paris. Tous les personnages du film ont vraiment existé et la réalisatrice utilise le véritable nom de certains d'entre eux.
Cette abomination décidée par Hitler et les nazis fut orchestrée et accomplie en France avec beaucoup de zèle et d'application par le gouvernement de Vichy, Pétain, Laval, Bousquet, aidé par la police qui manifestement s'est peu posé de questions face à ces ordres insensés. Aucun allemand n'intervient dans cette rafle. Et alors qu'ils ne souhaitent déporter "que" les adultes, les français se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir faire de tous leurs enfants ! Qu'à cela ne tienne, les enfants seront déportés également. Il s'agit donc de la première guerre de toute l'histoire de l'humanité délibérément faite à des enfants. Ce n'est pas l'unique atrocité de cette période mais elle est de taille.
Si on s'en tient aux faits, à l'histoire, à cet épisode innommable, je dirais que ce film est nécessaire, indispensable. D'autant qu'il est le premier à traiter ce fait précis, même s'il a déjà été évoqué par ailleurs. C'est donc courageux de la part de Rose Bosch de s'y être attaqué, d'autant que les français cherchaient moins à témoigner que les allemands qui ont toujours photographié ou filmé leurs crimes, puisqu'il paraît qu'il n'existe aucune image de ces quelques jours de juillet 42. Par conséquent, entrer dans ce Vél d'Hiv' reconstitué pour la toute première fois est un choc considérable car on est instantanément projeté à l'intérieur d'un stade immense où 13 000 personnes, hommes, femmes et enfants sont entassés par une chaleur accablante, sans eau, sans nourriture. Le bruit qui y règne, le brouhaha des discussions, le cri des enfants, les plaintes des malades, l'atmosphère moite sont saisissants. Le désarroi, la peur et l'incompréhension se lisent sur les visages. Un médecin et quelques infirmières sans matériel ni médicament essaient tant bien que mal de palier les maladies infantiles, les blessures, les malaises. Tout cela en plein Paris...
L'arrivée des pompiers qui vont dérouler les lances pour amener de l'eau à toutes ces personnes est vécue comme une victoire, une libération. Ils sont acclamés par la foule. C'est un passage très fort du film d'autant que ces hommes, saisis de stupeur et de compassion, vont également se charger de faire passer des messages à l'extérieur. Les passages bouleversants et véritablement traumatisants se succèdent. Après quatre jours passés dans cet endroit, les 13 000 juifs sont tout aussi brutalement et toujours sans aucune explication, emmenés dans des trains vers des camps de transit dans le Loiret où ils "patienteront" sans qu'aucune justification leur soit jamais donnée... sans doute les fait-on attendre que les crématoires en Pologne soient opérationnels. L'écrire ou le dire c'est une chose, le voir en est une autre et le coeur se serre d'incompréhension devant ce "spectacle" inqualifiable.
Que des hommes aient pu faire "ça" à d'autres hommes restera à jamais inconcevable, inimaginable et pourtant ça a bien existé. Voir des trains à bestiaux, des barbelés, des étoiles jaunes, des baraquements insalubres... est toujours insoutenable. Comme entendre ces cris de terreur brusquement assourdis par une porte qui se verrouille sur eux définitivement ! Comme il est déchirant d'entendre le père de famille en arrivant à Beaune La Rolande dire à ses enfants pour les rassurer : "vous voyez, nous n'avons pas quitté la France !"
Mais cette barbarie insondable commençait d'abord par de la cruauté mentale dont le paroxysme est atteint lors de cette scène où les wagons n'étant pas assez nombreux pour contenir tout le monde, les enfants sont séparés de leurs mères ! De l'autre côté des barbelés, les hommes épouvantés assistent à la scène, impuissants. Jamais ni les uns ni les autres ne se reverront. Et là, les mots me manquent pour exprimer ce que j'ai ressenti...
C'est donc un film témoignagne nécessaire je pense, courageux, mais difficile à supporter.
Et parce que ce sujet est révoltant, j'ai un peu de réticence à évoquer les faiblesses du film... Mais bon, on est au cinéma quand même !
Si j'ai trouvé Mélanie Laurent et Jean Réno vraiment très bien, très profonds, vibrants et touchants. J'ai eu plus de difficultés à voir en Gad Elmaleh ce père de famille protecteur. Le tout petit Nono, zozotant et très mignon, brusquement seul à la mort de sa mère que personne n'ose lui révéler, joue tellement comme une savate que chacune des ses apparitions censées être touchantes j'imagine, m'ont agacée au plus haut point. Par contre, le jeune garçon qui joue le rôle de Jo Weissman (le seul à s'être échappé) est une vraie petite graine de star. Face à tous les autres gamins qui jouent horriblement faux, il est tout à fait surprenant. J'ai également trouvé particulièrement maladroites les scènes où l'on découvre Hitler (interprété par un très joli acteur aux yeux bleus !!!) écouter Wagner, faire sauter de beaux petits enfants aryens sur ses genoux, obéir au doigt et à l'oeil à cette tarée d'Eva, s'offusquer des conditions d'abattage des bêtes dans les abattoirs etc... A-t'on vraiment encore besoin de nous dire que ce monstre était un homme ? Quant à Pétain marchandant avec Laval qui marchande à son tour avec les allemands sur le nombre "d'unités" à exterminer sont aussi lamentables qu'ils devaient l'être dans la réalité. Evidemment le Paris et plus précisément le Montmartre de carte postale du début sert à nous montrer qu'une période de bonheur peut basculer d'une seconde à l'autre ainsi que le contraste avec la noirceur qui va suivre... mais en 42, Paris était bel et bien occupé non ?
Le film mentionne également les 10 000 juifs "introuvables" lors de cette rafle mais rien sur les "justes" qui les ont sans aucun doute aidés à y échapper. Ce n'est pas le sujet.