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cinéma - Page 230

  • OMAR M'A TUER de Roschdy Zem ***

    Omar m'a tuer

    Est-il utile de rappeler les faits ? En juin 1991 une femme est assassinée dans sa villa du Sud de la France. Sur le mur de la cave où le massacre de la dame a eu lieu, écrit avec le sang de la victime les enquêteurs découvrent une inscription : "Omar m'a tuer" avec cette somptueuse faute d'orthographe que seuls les journalistes relèveront. Quelques jours suffisent à la police pour arrêter Omar Raddad, le jardinier de Ghislaine Marchal la victime. Cet "arabe de service" fait un coupable idéal. Néanmoins, malgré un procès et un verdict sans appel, condamné à 18 ans de réclusion criminelle Omar Raddad sera écroué et ne cessera de clamer son innoncence. Il ne devra son salut qu'à Jacques Chirac qui lui accordera la grâce présidentielle. Grâcié 8 ans plus tard mais toujours pas innocenté à ce jour, il ne cesse de se battre pour être réhabilité et laver son honneur souillé. Malgré Jacques Vergès, l'avocat des causes perdues qui, selon ses propres mots trouve en Omar Raddad son premier innocent, cet homme reste la victime d'une erreur judiciaire pendant qu'un assassin court toujours.

    En effet, Roschdy Zem ne laisse pas de place au moindre doute, Omar est innocent et son film est un procès à décharge qui fait apparaître les innombrables zones d'ombre, les irrégularités, les preuves abandonnées ou détruites qui démontrent l'innocence de l'accusé. Ces indices sont tellement nombreux que je n'en cite aucun et vous les laisse découvrir.

    Le réalisateur ne s'acharne pas contre la justice et n'enfonce pas non plus le clou d'une enquête et d'un procès bâclés voire truqués à grand renfort d'effets de manches et de sous-entendus qui laisseraient supposer un acharnement raciste. Il se concentre davantage sur son personnage, un homme tranquille qui dégage une sorte de pureté, une douceur et une indéniable gentillesse, sans omettre quelques "travers" de l'homme telle que son addiction aux jeux de casino ou la fréquentation des prostituées (ce qu'il démentira toujours). Bien qu'en France depuis de nombreuses années Omar Raddad ne parle ni n'écrit le français ce qui fait atteindre aux interrogatoires lors de l'arrestation des sommets d'incompréhension où l'homme ne sait même pas de quoi on lui parle.

    C'est lors de sa détention qu'Omar trouvera le plus de bienveillance et d'humanité de la part des co-détenus de sa cellule. Malgré cela, l'homme entamera une grève de la faim pour tenter de se faire entendre. Est-ce cette grève de la faim ou l'enquête parallèle d'un écrivain grand bourgeois (la partie du film totalement ratée avec un Podalydès tellement mou et peu concerné qu'il semble complètement à côté du sujet, du rôle et du film) manifestement plus préoccupé de l'opportunité d'écrire un best-seller que par l'homme accusé à tort qui ont alerté Chirac ? En tout cas, Omar Raddad est sorti de prison en 1998 mais n'a toujours pas obtenu la révision de son procès.

    Sans emphase et presque classiquement Roschdy Zem clame l'innocence d'Omar Raddad. En cela il est aidé par l'interprétation hallucinante qu'en propose l'immense Sami Bouajila qui sans outrance non plus offre toute l'humanité et la compassion possibles à son personnage.

  • BLUE VALENTINE de Derek Cianfrance ***

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    Comment en quelques années un couple amoureux devient un couple qui se déteste. Dean et Cindy ont une petite fille adorable dont on saura un peu plus tard que... bon, ben la vie quoi... Ils se sont cherchés, attendus, trouvés et puis, l'évidence, la complicité, les fourires, l'amour en somme ! La vie, la routine, les ambitions de l'une, les désirs de l'autre et voilà que tout ce qui rapprochait jadis éloigne soudain. Cindy a déjà dépassé ce cap infranchissable du moment précis où le seul contact de l'autre devient une épreuve. En insistant beaucoup, Dean parvient à la convaincre de s'échapper pour une nuit sans enfant dans un hôtel qui propose des chambres au concept plus ou moins délirant : "L'antre de cupidon" par exemple. Mais elle ne sera pas libre et ils se retrouveront dans la chambre du futur dont Cindy observera immédiatement qu'elle n'a pas de fenêtre. Malgré quelques efforts, cette nuit sera un fiasco total qui confirmera encore le point de non retour atteint. Au cours de cette nuit de la dernière chance, chacun se souvient d'avant et aussi de comment ils en sont arrivés là.

    Attention, ce film fait de flash-backs peut être une douloureuse épreuve tant il est sombre et sans issue. J'en suis sortie plus mal à l'aise que véritablement émue. Une rupture ainsi dépecée au scalpel tiendrait presque du documentaire voyeuriste si l'on avait ici deux acteurs impliqués jusqu'à l'os dans l'interprétation du délitement de ce couple. Les lumineux Ryan Gosling et Michelle Williams soudain rongés par le désenchantement et le chagrin font plus qu'interpréter un rôle, ils exsudent la douleur et la tristesse.

    Dommage que le réalisateur ait cru bon d'accabler Ryan Gosling en le faisant devenir un véritable tue l'amour avec sa calvitie foudroyante (l'histoire ne dure pas plus de 4 ans étant donné l'âge de la petite), ses lunettes inommables et son pull de beauf immonde qui a dû être récupéré au fond d'une poubelle ! Un peu dans ce style mais sans le cinquantième degré qui doit nécessairement l'accompagner :

    Pourquoi, alors qu'il était doux, prévenant, gentil, drôle, faire devenir Dean subitement violent et alcoolique, donnant tout à coup des raisons fondées au dégoût de Cindy ? Aucune femme ne devrait pouvoir, devoir tolérer un alcoolo violent à ses côtés ! Mais il n'est pas indispensable qu'un des deux membres d'un couple accumule les faux pas pour qu'un couple se décompose ! Sans ce dérapage, ce film grave et terriblement déprimant aurait été un sans faute.

    Le cinéma, c'est pas de la poilade tous les jours ! 

  • BEGINNERS de Mike Mills ***

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    Le film démarre et l'on découvre Oliver occupé à faire des cartons dans une belle maison de Los Angelès. On comprend vite qu'il est en train de vivre ce moment effroyable entre tous où il faut vider la maison de ses parents. Trier, conserver, jeter... et pleurer tout ce que le corps contient de larmes. Oliver en est là. Triste à crever à l'heure des bilans, des retours en arrière. Au moment où orphelin à tout jamais, la dépression guette quand on n'est plus l'enfant de personne, qu'il faut trouver sa place dans ce vaste monde plombé ou allégé du poids d'un héritage, d'une éducation. La voix off d'Oliver va nous balader du passé proche (4 ans en arrière), au présent et vers l'avenir où le ciel va peut-être s'éclaircir d'une embellie durable...

    Quatre ans auparavant la mère d'Oliver est morte en quelques mois d'un cancer. C'est ce moment que son père Hal choisit pour faire son coming-out, lui annoncer qu'il a toujours su qu'il était gay mais à une époque où l'homosexualité était considérée comme une maladie, il a préféré vivre une vie conforme à son époque. Passionné par son métier d'historien de l'art Hal a aimé sa femme et son fils, a pris ses responsabilités mais rejoint sur ses vieux jours la communauté gay et partage sa vie avec un homme beaucoup plus jeune que lui. Oliver s'interroge sur ce qui a fait de lui ce qu'il est, pense comprendre les raisons de ses échecs sentimentaux en série, comme s'il s'interdisait de vivre une histoire d'amour. Puis il rencontre Anna, actrice française aussi triste que lui, harcelée par un père qui menace constamment de se suicider.

    Avec tous ces termes et ces pensées sombres, on pourrait craindre que ce film soit plombant. Il n'en est rien. Evidemment il est parfois d'une tristesse inouïe qui parvient à atteindre le spectateur innocemment lové dans son fauteuil de cinéma. Mais c'est justement ce qui fait l'une des immenses qualités de ce film différent, juste et tolérant de pouvoir s'identifier aux personnages compte tenu des pertes irremplaçables qu'ils subissent. Ont-ils droit au bonheur ? Vont-ils y parvenir ? Réussir à prendre les distances nécessaires malgré l'empreinte indélébile de ceux qui les ont placés sur terre ?

    Si j'ai trouvé que la rencontre entre Anna et Oliver sonnait faux sans doute à cause de la bizarrerie du mutisme d'Anna aphone pour l'occasion, tout le reste est d'une grande douceur, d'une infinie justesse et douloureux souvent aussi. Mais les personnages n'encombrent pas les autres de leur tristesse. Ils frôlent la dépression sans y sombrer tout à fait en tâchant de faire du mieux qu'ils peuvent, en se prenant en charge, en dépassant leurs craintes et en bravant leurs fantômes, pour vivre enfin.

    Parler de ce machin mystérieux "faire son deuil", le réalisateur y parvient sans faire des interrogations d'Oliver un tribunal où il jugerait ses parents. Au contraire, sa tolérance, sa bienveillance à l'égard de son vieux père qu'il découvre homosexuel sur le tard, sa façon attendrie de le voir enfin être heureux sentimentalement le rapprochent considérablement de ce père qui fut beaucoup absent, absorbé par son métier.

    La profondeur, la vulnérabilité d'Ewan Mc Gregor touchant comme jamais, la fragilité et la fantaisie de Mélanie Laurent et la finesse de Christopher Plummer en beau vieillard homo, sans oublier un chien (pour une fois pas agaçant) qui pense : "dis-lui que les ténèbres nous engloutiront si rien de radical n'advient sur le champ...", font de ce film souvent bouleversant un magnifique moment de cinéma. 

  • POURQUOI TU PLEURES de Katia Lewkowicz ***

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    Quelques jours avant son mariage, CuiCui enterre comme il se doit sa vie de garçon avec quatre de ses meilleurs amis. Pas de bol, c'est pile ce soir là qu'il rencontre Léa. Il emmène la jeune femme chez lui qui dès lors ne va plus quitter ses pensées. Alors que sa fiancée Anna est introuvable, il revoit Léa et se met à douter du bien fondé de son futur engagement. Le very bad trip post lendemain de beuverie entre potes, c'est seul qu'il va le vivre. D'autant que la future mariée jouant les arlésiennes il doit se charger de récupérer une partie de son envahissante et bruyante belle famille israëlienne à l'aéroport et de s'occuper de certains préparatifs de la fête qui ne le passionnent guère tels que le choix des fleurs ou l'emballage des dragées dans des petits sachets de tulle. Sa mère, bourgeoise hystérique et égoïste n'est pas un réconfort. Il ne peut compter que sur l'inébranlable complicité de sa soeur qui répond au doux surnom de CoinCoin mais qui elle aussi l'enjoint à faire ses choix et à prendre ses responsabilités. Quatre jours infernaux au cours desquels la fiancée va finalement reparaître et annoncer qu'elle aussi était en proie aux doutes mais qu'elle les a résolus en s'éloignant un peu. Ce qui ne va pas rassurer notre CuiCui...

    Contre toute attente et alors que les premières minutes ne laissent pas augurer du meilleur, ce film qui lorgne du côté des comédies américaines où le futur (et parfois la future) se prend à tergiverser à quelques heures de la cérémonie de mariage, vous cueille en douce tant elle alterne les séquences drôles et farfelues et d'autres beaucoup plus attendrissantes et troublantes où le personnage parvient à nous faire partager ses angoisses.

    Irrésistiblement absurde par moments, touchante à d'autres, l'histoire de ce triste CuiCui qui semble complètement se laisser porter par les événements doit évidemment beaucoup à l'acteur principal. Ce garçon avec sa nonchalance qui frôle parfois l'inertie aurait tout de la tête à claques si Benjamin Biolay ne parvenait à lui insufler ce charme sournois et pourtant bien réel qui fait qu'on a constamment envie de le rassurer au lieu de le secouer et lui en vouloir.

    Il est entouré d'une bande de potes dont Eric Lartigau (vous vous souvenez ? Mon Président !!!) habituellement réalisateur qui se livre ici à un grand numéro que j'ai trouvé hilarant. Mais aussi de Nicole Garcia tyranniquement mère, qui ne peut appeler sa fille que "l'autre", qui ne peut se remettre d'avoir été abandonnée par son mari plus de trente ans plus tôt et ce malgré la mort de l'intéressé. De Sarah Adler délicieuse et malménée. De Valérie Donzelli agaçante puis déterminée, sûre d'elle-même et finalement touchante. Et d' Emmanuelle Devos, comme d'habitude plus que parfaite dans ses seconds rôles qu'elle rend indispensables et qu'elle mène au sommet avec son énergie et son naturel rares.

    Une belle surprise inattendue, déroutante et drôle.

  • STANLEY KUBRICK

    Actuellement et jusqu'au 31 juillet 2011 pour la modique somme de 10 €uros + 3 €uros pour l'audiophone (que je vous recommande vivement et que vous pourrez désinfecter si vous êtes munis d'une petite solution antibactérienne, par contre je vous déconseille tout aussi vivement les casques audios qui puent la mort lente définitivement) vous pouvez vous rendre dans le Temple du Cinéma où personnellement je n'avais jamais mis les pieds.

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    Une fabuleuse exposition consacrée à Stanley Kubrick s'y tient aux 5ème et 7ème étage.

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    L'exposition déploie sous le regard déroutant et fascinant d'Alex Debarge la carrière du réalisateur terminée en beauté par "Eyes wide shut" en 1999. 45 ans et seulement 15 films et l'on a ici tout le loisir de s'attarder sur les archives ou documents qui éveillent une foultitude de souvenirs cinéphiles. Le choix est large entre les originaux de scénarios, la correspondance, les photos de tournages (certaine dira "featurettes"), les costumes et accessoires de certains films, les maquettes de décors... en un mot toute une iconographie et mille éléments sonores, auditifs et visuels qui permettent de nous replonger dans tous les films et parcourir le vaste univers du réalisateur.

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    Mais le plus troublant et désolant de cette exposition qui donne une folle envie de cinéma et notamment de revoir les films de Kubrick, réside dans le fait de découvrir les projets qui n'ont jamais abouti. D'abord "Aryan Papers" sur lequel il a travaillé pendant des années qui avait pour thème l'holocauste et que Kubrick a renoncé à mener à terme lorsqu'il apprit que "La liste de Schindler" de Steven Spielberg sortirait juste avant. Il a estimé que les spectateurs ne seraient pas prêts à supporter deux films ayant le même thème. L'autre film qui n'a jamais pu voir le jour est un "Napoléon" qui promettait d'être gigantesque et dont Kubrick assurait qu'il serait le plus grand film jamais réalisé...

    Hélas !

  • UNE SEPARATION de Asghar Farhadi *****

    UNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinéma

    Simin et Nader ont décidé de se séparer. Surtout Simin qui a bataillé pendant 18 mois pour obtenir un visa dans l'intention de quitter l'Iran avec sa famille. Elle veut un avenir différent pour sa fille de 11 ans Termeh. Le juge aux affaires matrimoniales s'étonne « vous trouvez qu'il y a des problèmes dans notre pays que vous souhaitiez le quitter ? ». Dès lors un étrange malaise s'installe bien que les raisons de l'envie de partir de Simin ne seront jamais exprimées. De toute façon Nader n'a aucune envie de quitter l'Iran car son père atteint de la maladie d'Alzheimer a besoin de lui. Termeh, studieuse et sage non plus ne souhaite pas partir. Comme tous les enfants du monde elle veut que ses parents restent ensemble et lorsqu'ils sortent du tribunal, la petite choisit de rester avec son père. Simin retourne vivre chez ses parents tandis que Nader reste dans l'appartement avec sa fille et son père. Pour veiller sur le vieil homme pendant qu'il est au travail Nader engage une aide à domicile, Razieh. La jeune femme très pieuse et enceinte porte le nikab. Elle a caché à son mari dépressif, au chômage et couvert de dettes qu'elle allait travailler chez un homme seul, ce que la religion interdit. A partir de ce mensonge qui aurait pu rester anodin tant qu'il n'est pas découvert, toute une succession d'événements va survenir mettant chacun des protagonistes dans des situations de plus en plus délicates les forçant à découvrir peu à peu leurs zones d'ombre.

    Difficile de résumer ce foisonnant drame qui vous saisit dès la première scène et ne vous lâche plus un instant jusqu'au dernier mot du générique où l'on attend encore d'obtenir la réponse à une question... Le paragraphe précédent n'est en effet que le départ de toute une succession de faits, d'épreuves et de circonstances qui vont s'enchaîner comme si un implacable engrenage s'était emparé des moindres faits et gestes de ces personnages pour les broyer et les mener au(x) drame(s). Le film  s'ouvre sur une scène de tribunal où le couple, face caméra, tente de convaincre le juge de leur accorder le divorce. Ce n'est pas simple puisqu'ils sont à Téhéran, que le divorce n'est envisageable qu'en cas de consentement mutuel et que bien que la séparation sera finalement consommée, une femme ne peut en prendre seule la décision. La suite, de plus en plus oppressante va découler des agissements de Razieh dont les mensonges vont contraindre d'autres personnes à mentir au point de mettre en péril la vie et l'avenir de deux familles.

    Doté de mille prouesses, le film semble s'enrichir à mesure qu'on avance dans les intrigues qui s'imbriquent les unes aux autres de façon implacable. Les situations deviennent peu à peu aussi complexes que les personnages qui les vivent et les provoquent. C'est rien de dire que tous les héros de ce film sont loin d'être monolithiques, et chacun à leur tour se révéle victime, on n'en doute pas, puis brusquement antipathique et "coupable" on en est sûr aussi. Assurément le mot manicchéen ne fait pas partie du vocabulaire du réalisateur tant il soumet ses personnages (et les spectateurs) à toutes les ambiguités, contradictions et dualités qui composent un être humain. Cramponner au fauteuil le spectateur qui n'en sait parfois pas plus que certains personnages se met à douter, à changer d'avis, à croire l'un puis l'autre et se tromper, plusieurs fois. Construit de façon absolument prodigieuse et offrant des rôles complexes et profonds à ses acteurs, le film  chemine de façon inéluctable et impitoyable vers le dénouement et les révélations.

    Farahdi parle de son pays, du couple, de la façon qu'ont les parents d'ici comme d'ailleurs de mettre leur enfant au milieu de leur conflit, de justice, de religion, de tradition, de dévouement, de la famille. C'est foisonnant, passionnant, palpitant. On ne sait jamais où l'on va, mais on y va. On suit avec angoisse, le coeur battant tous les personnages qu'on prend le temps d'approuver puis l'instant d'après trouver qu'ils ont tort même et sans doute surtout parce qu'ils nous étonnent d'avoir tant de bonnes raisons de faire ce qu'ils font. Jamais on ne les juge. On prend leur parti successivement ce qui est un autre tour de force de ce film gigantesque et impressionnant qui offre la possiblité de mille questionnements et notamment celui-ci : "qu'aurions-nous fait à leur place ?". Evidemment vous ne raterez ce film sous aucun prétexte.

    Ah oui les acteurs sont PRODIGIEUX !

  • JE VOULAIS ME MOQUER

    parce que régulièrement je "tombe" nez à nez avec des dessins réalisés par des admirateurs de "stars" et franchement, ça fait tellement mal à regarder que j'ai souvent envie de dire à l'artiste de se remettre à ses études mais finalement, en cherchant des horreurs pour vous faire rigoler, j'ai préféré me consacrer aux dessins réussis. Comme je n'aurais pas le temps cette semainde de vous proposer votre petit jeu du lundi voici quelques jolies choses.

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    Les plus beaux sont de Lily la Libellule funambule...

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  • LIMITLESS de Neil Burger **

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    Eddie Morra est une épave. Tout fout le camp dans sa vie et ça se voit à l'oeil nu, il a le poil terne. Pointes sèches, racines grasses, Eddie est écrivain mais butte sur une page désespérément blanche paralysé par l'avance conséquente que lui a offert son éditrice. Eméché dès l'aube, Eddie erre de bar en bar à la recherche de l'inspiration qui ne vient pas. Lassée de cette indolence et de ce relâchement, sa petite amie Lindy le quitte. Et c'est au plus profond de cette spirale infernale de lose qu'il croise la route de son ex beau-frère Vernon (oui, Eddie a aussi été marié furtivement) ex dealer peu fréquentable qui semble en pleine forme. Ce dernier lui propose une pilule de NZT qu'il lui présente comme un médicament en phase finale d'expérimentation. Il s'agit en fait d'une drogue mais Eddie qui n'est pas hostile à ingurgiter une substance, même illicite absorbe le comprimé. En quelques secondes les effets se font sentir. Ses capacités physiques et intellectuelles se décuplent au point de lui donner la force, l'envie et le courage de se laver les cheveux d'assainir le taudis dans lequel il vit, d'écrire les 400 premières pages de son roman en quelques heures, d'apprendre plusieurs langues, de se souvenir du moindre événement rangé au fond de son cerveau etc. Evidemment les effets d'une seule pilule ne sont que de courte durée. Mais Eddie est accroc, en veut plus et en trouve un stock... Les ennuis commencent !

    Alors qu'on aurait pu croire qu'Eddie se contente de réaliser son rêve de toujours : devenir écrivain à temps complet, il voit plus grand et ses ambitions se précisent sous la forme d'acquisitions et réussites en tout genre. Comment réussir à New-York ? A Wall Street évidemment. Eddie devient trader, engrange des millions de dollars en peu de temps, attire l'attention de ses collègues et employeurs et s'acoquine avec un magnat de la finance Carl Van Loon. Les ennuis redoublent d'autant qu'Eddie découvre que la pilule secrète est déjà très convointée mais aussi que les effets secondaires sont désastreux.

    En trois chapitres distincts, l'histoire d'Eddie nous balade dans un New-York de rêve et alterne les genres thriller et fantastique. C'est réussi et Bradley Cooper est de tous les plans et parfois même multiple ce qui n'est évidemment pas désagréable à l'oeil. Efficace et sans temps mort la réalisation nous place parfois sous les effets visuels de la drogue en osant des plans et des accélérations qui donnent le tournis (heureusement, ce n'est pas en 3D). Flippant, divertissant, énergique, ce "limitless" aurait pu l'être davantage encore. Néanmoins il propose une fin délicieusement amorale et passer près de deux heures en compagnie de Bradley Cooper est définitivement bien agréable d'autant que l'acteur (très bon) a plus d'un tour dans son sac : charme et énergie en tête.

    Un mot quand même sur l'acteur Robert De Niro dont on peine à croire qu'il a été celui qu'il a été. Incapable d'apparaître à l'écran sans grimacer (ses rares sourires semblent le torturer), on cherche vainement les Travis Bickle, Vito Corleone, Jake la Motta, David Aaronson et autre Mickael Vronski qu'il fut. Espérons que ce ne soit pas les désolants "Mon beau-père..." qui aient eu raison de sa carrière !!!

  • 5 PLACES DE CINEMA A GAGNER

     grâce à MEMENTO FILMS pour

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    un film de Asghar Farhadi qui sort en salle le mercredi 8 juin.
    Ce film a obtenu au Festival de Berlin 2011 : l'Ours d’Or - l'Ours d’Argent de la meilleure actrice - L'Ours d'Argent du meilleur acteur.
     
    Synopsis : Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…
    .......................................
    Pour remporter une place il suffit de trouver un titre de film.
    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS,
    sinon je ventile, je bannis, j'extermine !
     
    LES HEUREUX (car ce film est une SPLENDEUR !!!) GAGNANTS sont : sopel, mister Loup, Ed, marion et Spleen.
     
    GAME OVER.
     
    1
    JEANNE ET LE GARçON FORMIDABLE trouvé par sopel
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    2
    OXYGENE trouvé par personne mais c'était trop dur

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    3
    THE FOUNTAIN trouvé par Ed

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    4
    COMME UNE ETOILE TROUVE par Mister Loup

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    5

    LOIN D'ELLE trouvé par Mister Loup

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    6
    MAGNOLIA trouvé par sopel

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    7

    SECRET LIFE OF WORDS trouvé par Mister Loup

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    8
    LES TEMOINS trouvé par Spleen

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    9
    LES INVASIONS BARBARES trouvé par marion

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    10

    LE TEMPS QUI RESTE trouvé par Marion

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