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cinéma - Page 242

  • LE QUATTRO VOLTE de Michelangelo Frammartino **

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    De nos jours en Calabre, le réalisateur pose sa caméra attentive et admirative et observe. A quatre reprises, les quatre fois du titre, il nous donne à voir, à contempler, à réfléchir, à nous émouvoir ou à sourire. Un vieil homme malade emmène chaque jour son troupeau de chèvres dans des pâturages en altitude, accompagné de son chien forcément fidèle. On assiste au rituel quotidien de son coucher, à sa solitude déchirante et à son agonie. Un chevreau naît, s'égare et se refugie au pied d'un arbre majestueux qui sera abattu. Ce "sacrifice" donnera lieu à une fête villageoise puisque de l'utilisation de ses cendres résultera le charbon de bois permettant au village de se chauffer...

    C'est beau, c'est très beau, c'est même prodigieusement magnifique, bouleversant lorsque le vieil homme s'éteint, amusant quand le chien parvient à faire dévaler une camionnette en retirant la pierre qui la bloquait, émouvant lorsque le chevreau se perd, triste quand l'arbre est abattu, surprenant lorsque le charbon de bois est "fabriqué"... Sans le moindre dialogue et sans musique, le réalisateur nous offre un cinéma à la fois rigoureux et lyrique, forcément différent dans sa radicalité. Sans aucun doute, possède t'il une âme faite de sons, de sensations humaines, animales, végétales, minérales et on ne peut que saluer et battre des mains devant un cinéma  tellement à part. Mais peut-être aussi faut-il s'assurer de ne pas perdre en chemin le pauvre spectateur (dont je suis) habitué à ce qu'on lui raconte des histoires. En effet, les intentions et le propos du réalisateur sont loin de m'être toujours apparus limpides et je doute que dans son exigence manifeste il ait voulu se contenter de nous montrer de somptueuses images.

  • RENDEZ-VOUS L'ETE PROCHAIN de Philip Seymour Hoffman **

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    Tous les new-yorkais ne sont pas des intellectuels névrosés qui ont un appartement avec vue sur Central Park. Il existe aussi une "middle class" qui trime et galère à trouver l'âme soeur. C'est de ces "petites gens" pas trop beaux, pas trop glamour dont il est question ici. Jack est comme son ami Clyde, chauffeur de limousine mais alors que Clyde est marié et amoureux de sa femme Lucy, Jack, timide et mal dans sa peau vit solitaire et sans amour. Clyde va lui faire rencontrer Connie, une beauté un peu abîmée par la vie aussi peu sûre d'elle que Jack.

    Ce film est à l'image de son acteur/réalisateur : différent, et j'aurais aimé l'aimer à la folie... et je n'en étais pas loin. Philip Seymour Hoffman, acteur IMMENSE a quelque chose en plus que beaucoup d'autres n'ont pas, en plus de son talent infini. Ce doit être ça le charme ou le charisme. Comment fait-il, avec le physique qu'il a, à des années lumières des canons hollywoodiens ou des critètres de beauté, avec ses cheveux jaune filasses, ses tâches de rousseur, son embonpoint, sa peau qui rougit s'il fait chaud ou s'il fait froid, pour être aussi charmant et séduisant ? Il se dégage de lui douceur, bienveillance, humanité, générosité et évidemment infiniment de fragilité. Toutes ces caractéristiques dans le même bonhomme le rendent extrêmement attachant et, ainsi que lui révèlera Connie, sexy. Ce type, cet acteur et ce personnage ont l'air touchés par la grâce et c'est ce qui fait en grande partie l'intérêt de ce film doux comme une caresse, prometteur comme un rêve pour certains mais cruel pour d'autres. En effet, à mesure que le couple Jack/Connie apprend à se connaître, celui formé par Clyde et Lucie va peu à peu se lézarder. Les révélations longtemps tues, les trahisons qu'on ne peut pardonner vont progressivement devenir insurmontables, insupportables et les mener à la rupture. Jack et Connie en observateurs attentifs et terrifiés par l'avenir vont "profiter" de l'échec qui prend forme sous leurs yeux pour comprendre toutes les erreurs à ne pas commettre.

    En apprenant avec son ami Clyde à nager, à se jeter enfin à l'eau (très belles, drôles et touchantes scènes de piscine), et jusqu'à un dîner qui vire au fiasco total, Jack et Connie vont tenir leur promesse de ce rendez-vous de balade en bateau à Central Park comme base de leur avenir commun. C'est simple, fort, léger et profond comme tous les obstacles que doivent franchir les émotifs anonymes... Amy Ryan et Philip Seymour Hoffman sont adorables !   

  • EN 2010 il fallait voir :

     

  • LOVE, ET AUTRES DROGUES de Edward Zwick *

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    Jamie est un serial tombeur. De 7 à 77 ans il séduit tout ce qui remue. Il est vendeur de matériel hi-fi (le genre de vendeur frénétique qui me fait fuir ou que je remets à sa place suivant mon humeur !!!). Viré de son boulot, il devient commercial dans l'industrie pharmaceutique. Son objectif est de réussir à vendre un produit censé avoir moins d'effets secondaires que le Prozac. Jusqu'au jour où (nous sommes dans les années 90) le Viagra fait son apparition et notre Jamie est le commercial tout trouvé pour rendre le sourire (façon de parler) aux garçons défaillants, gravir les échelons, devenir number one, conquérir Chicago... Dans le même temps, il croise la route de Maggie une serial baiseuse qui a juste un petit handicap, elle est atteinte de la maladie de Parkinson (version précoce car elle a 26 ans). Mais comme elle n'en est qu'au stade 1 de la maladie elle a encore de l'énergie à revendre, à peine quelques tremblements gênants qui l'empêchent de couper droit !

    Ce qui me fait voir rouge en premier lieu c'est d'imaginer qu'il suffise à un beau gosse de montrer son sourire ultra brite pour que toutes les filles, même celles dotées d'un cerveau tombent entre ses draps. Evidemment il y a les opportunistes très amibitieuses dont le discours est "je veux épouser un médecin" mais j'ose espérer que la majorité des filles aiment se laisser surprendre !

    Revenons en à nos tourtereaux à qui un scenario paresseux tente de donner quelques aspérités pour essayer de nous faire douter qu'ils finiront par couler des jours heureux quoique semés d'embûches (je rappelle que Madame est malade). On voit bien au premier regard subjugué de Jamie, qu'il va aimer Maggie comme un fou et qu'elle va lui rendre son amour au centuple, bien qu'elle soit une fille très seule au monde, dotée d'une intelligence et d'un esprit d'indépendance hors du commun.

    Le film est parsemé de vérités vraies qui nous font certes réaliser que nous avons en France un système de santé haut de gamme, que les "visiteurs médicaux" se prennent souvent pour des toubibs et qu'ils ne réalisent pas, houspillés par leurs objectifs à atteindre, qu'ils sont à la solde d'une industrie pas reluisante, que les médecins peuvent être corrompus ou corruptibles... mais comme tout cela est asséné sur le ton de la plaisanterie, ça ne fait jamais mouche. Nous sommes dans une comédie, aucun doute là-dessus. D'ailleurs, et pour une fois que nos deux chéris n'ont pas de copains/amis repoussoirs (appelez ça comme vous voulez !) du style pot de colle-relou-chemo... il se trouve que Jamie est flanqué d'une espèce encore bien plus malsaine : UN FRERE qui squatte son appartement après avoir été mis dehors par sa femme. Franchement on a du mal à comprendre que bien que très stupide (ah oui, j'oubliais ce film est d'une mysogynie à hurler !) sa femme se soit débarrassée de cet être scintillant qu'est ce garçon gras, libidineux, vulgaire, con et prétentieux ! En plus, il s'appelle Josh Randall... !!! Je me demande réellement si ce genre de rôle et de personnage fait rire quelqu'un !

    J'ai imaginé un instant le même film avec deux acteurs inconnus (ou pire avec Gérard Butler)... ça m'a fait très très peur ! Mais là où le réalisateur ne s'est pas trompé, c'est en convoquant pour jouer les deux chérubins : Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway. Tous deux rivalisent de charme, de fraîcheur, de charisme et de beauté. Déjà mari et femme dans "Le secret de Brokeback Mountain", leur complicité à l'écran fait plaisir à voir, ils sont parfaitement assortis et font admirablement bien passer le trouble de leurs émois. J'ai trouvé très belle la scène où Jamie/Jake semble découvrir soudainement, le souffle coupé et comme une évidence que Maggie est celle qu'il aime. Mais bon...

  • MEGAMIND de Tom McGrath ***

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    Pas facile de se faire une place au soleil quand vos parents vous ont expédié tout moutard sur une autre planète en vous donnant des consignes que vous n'avez pas pu entendre. C'est ainsi que Megamind qui a atterri sur Terre s'est fait chiper la place de super héros par MétroMan. Tout ce que Megamind entreprend pour se faire remarquer est anéanti par MetroMan, un super musclé à qui tout réussit. Mais un jour, miracle, Megamind prend le dessus et détruit MetroMan. A lui la ville qu'il peut conquérir et sur laquelle il peut régner. Sauf que sans "ennemi" à combatte Megamind s'ennuie copieux. Il va donc se créer un nouvel adversaire qui hélas... Mais chut je n'en dis pas plus, d'autant qu'au milieu de tous ces super héros plus ou moins loser, se trouve Roxanne, une journaliste super futée et super craquante à la coupe de cheveux de folie qui fait battre le coeur de tous ces bagarreurs en collants !

    Ce film est un feu d'artifice permanent de drôlerie et d'intelligence. C'est simple et compliqué, ça fourmille de bonnes idées et on en oublie parfois même qu'il ne s'agit pas d'un vrai film avec de vrais acteurs tant l'histoire est riche en rebondissements pas niais et que les thèmes de la différence, l'amour et de la rédemption s'enchaînent avec cohérence, habilité et perspicacité. A la fois hommage et parodie de Superman, Megamind le film fait la part belle au personnage féminin, la délicieuse Roxanne, beaucoup moins niaise que Loïs Lane. Humour, émotion, action et personnages attachats sont au programme d'une intrigue qui devient alambiquée et dont on se demande vraiment comment elle va finir !

    J'ai vu ce film en 3D car je n'avais pas le choix. Quand j'ai le choix, je choisis de ne pas... Je ne suis toujours pas adepte du procédé qui pour moi n'ajoute rien ni à l'action ni à l'esthétique. La bonne nouvelle c'est que les lunettes (contrairement à celles que j'avais eues pour "Alice..." de Tim Burton qui pesaient trois tonnes et m'avaient demandé une demi-heure de désinfection car elles avaient déjà été portées...) sont toutes légères (on les oublie complètement pendant la projection) et NEUVES. Je suis repartie avec. Mais je trouve que ça fait quand même une drôle de trombine !!!

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    Il vous reste encore quelques jours de vacances pour offrir ce petit bijou à vos moutards.

    Quant à moi, je ne résiste pas à vous faire partager les délires de 2:

    Thomas Pietrois-Chabassier des Inrockuptibles : "Plus que l'idée assez forte ou le parallèle politique (...), c'est surtout l'essoufflement du système "Shrek", devenu l'art de la tautologie tautologique, qui intéresse ici."

    et de Stéphane Caillet de Critikat : "Dreamworks continue son oeuvre copiste de Pixar avec un film au discours réactionnaire, qui se résume à la mort de la subversion pour faire régner l'ordre."

    Je me demande toujours où ils vont chercher tout ça.

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    PS. : je n'ai pas mis d'indices au petit jeu, mais j'ai ajouté des détails aux photos. Vous devriez trouver fastoche à présent.

  • ANOTHER YEAR de Mike Leigh °

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    Quatre saisons dans la vie de Tom et Gerri (no comment), couple de plus ou moins soixante ans, unis jusqu'à ce que la mort les sépare qui crachent leur bonheur niais et leur autosatisfaction à la face de tout ce qui passe à leur proximité en se foutant comme d'une guigne du désespoir qui les entoure et en particulier de celui de leurs "amis" (il faudra encore une fois que je me fasse expliquer le concept !) Mary et Ken, tout en laissant évidemment supposer le contraire. Le récit démarrant au printemps, c'est rien de dire qu'au bout de plus deux heures exténuantes à supporter ce ramassis d'hypocrisie, la douceur exaspérante de Gerri, l'humour indifférent et pince-sans rire de Tom, l'hystérie horripilante de Mary, la goinfrerie bruyante de Ken... c'est avec infiniment de soulagement que j'ai vu arriver l'hiver.

    Tom et Gerri s'aiment, il est géologue, elle est psychologue. Ils ont un grand garçon de  30 ans qu'ils aimeraient bien voir se caser et ça tombe bien, pile poil pendant cette année là, il va rencontrer l'âme soeur. Quand Tom et Gerri ne sont pas au travail ils sont dans leur jardin. Et quand ils ne sont pas dans leur jardin, ils mangent les légumes de leur jardin en compagnie de Mary pique-assiette sans-gêne et envahissante ou de Ken qui recherche sa Barbie dans les bières et les chips.

    Mary c'est la collègue alcoolique de Gerri. Elle est prête à offrir son corps à tout ce qui se présente de masculin près d'elle, sauf si c'est un gros qui transpire. Ken est un gros qui transpire et c'est dommage car il donnerait bien son corps à Mary. Mais en plus d'être gros, laid et alcoolique, il mange en faisant grand bruit et beaucoup de cochoncetés partout sur son ti-shirt "Penser moins pour boire plus". Mary est quelqu'un d'envieux et d'excessivement irritant, qui parle fort, trop et m'a cassé les oreilles au moins autant que la Brenda Blethyn de "Secrets and lies", voire plus si c'est possible. C'est rien de dire que je n'ai pas été touchée le moins du monde par la "chute" de Mary. On sait qu'elle va moins bien à la fin qu'au début parce qu'elle a les cheveux gras. Quant à la performance de Lesley Manville, je crois que rarement il m'a été donné de voir actrice plus exaspérante. Le pauvre gros Ken lui non plus n'ira sans doute pas mieux à la fin, mais on le lâche en route je crois et de toute façon il avait déjà les cheveux gras au début, preuve qu'il est irrécupérable.

    Et que font Tom et Gerri lorsque leurs "amis" vont si mal ? Ils leur laissent reprendre leur voiture (Mary a par ailleurs énormément de problèmes avec sa voiture, symbole de sa liberté) surtout même s'ils sont ivres morts. Ils consentent parfois à les héberger pour une nuit en prenant leur air complice de bons samaritains mais le matin, mal ou pas mal, tout le monde sur le trottoir et hop, ils ont un jardin à s'occuper. Le soir dans leur lit Tom et Gerri se disent qu'ils ont bien de la chance d'être aussi heureux alors qu'il y a sans doute plein de gens malheureux. Et lorsque Mary revient implorante demander pardon à Gerri d'avoir été une fois de plus odieuse avec sa future belle-fille, Gerri cassante mais de son incomparable et éternel ton doucereux lui dit qu'elle aurait pu téléphoner et lui conseille d'aller voir ailleurs si elle y est un psy.

    L'intermède le plus vraisemblable où passe également, peut-être, en fait j'en sais rien, un petit souffle d'humanité est celui d'un enterrement. Mais au final, l'interlude se noie dans le désintérêt ennuyeux que m'a inspiré cette soupe tiède.

    Bref, une galerie de portraits de gens tous moins aimables les uns que les autres dont je n'ai pas compris l'intérêt de montrer un an de leur petite vie mesquine, ratée ou gâchée.

    Evidemment il y a l'Angleterre belle et bien filmée.