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cinéma - Page 208

  • I WISH (nos voeux secrets) de Kore-Eda Hirokazu ***

    I Wish nos voeux secrets : photoI Wish nos voeux secrets : photoI Wish nos voeux secrets : photo

    Depuis le divorce de leurs parents, deux frères vivent séparés. Koichi l'aîné a 12 ans et vit désormais avec sa mère revenue vivre chez ses propres parents au pied du menaçant volcan Sakurajima qui recouvre tout d'une poussière de cendres grises. Le plus jeune Ruy est avec son père, un guitariste de rock, au nord de l'île de Kyushu. Le rêve de Koichi est de réunir sa famille. Aidés chacun par leurs amis respectifs, les deux garçons vont organiser une véritable expédition pour se retrouver et aller ensemble au point de croisement du nouveau TGV. Il paraît que les voeux exprimés au moment précis où se croisent deux trains, se réalisent.

    Dommage que la traduction française se soit éloignée du titre original : "Miracle", car ce film en est un. Comme toujours en ce qui concerne ce réalisateur d'ailleurs, qui après le bouleversant "Nobody knows", le délicat "Still walking", le très triste et très beau "Air Doll" revient nous parler de l'enfance avec toute la fraîcheur, la subtilité et la grâce qu'on lui connaît. Cela peut être surprenant pour nous occidentaux avec notre tendance à sur-protéger nos chérubins mais Hirokazu s'explique :"...je veux être un adulte qui attend ses enfants au retour de leurs aventures, sans en faire toute une histoire". En effet, les adultes sont ici comme partout des trentenaires pas très bien finis, pas vraiment à l'aise dans leur peau (pour la mère... coupable, forcément car c'est le lot des mères à travers le monde !), pas vraiment sorti de l'adolescence (pour le père qui ne lâche jamais sa guitare) et vivent la "disparition" de leurs enfants pendant 24 heures sans la moindre inquiétude. D'ailleurs lorsque les deux frangins se parlent régulièrement au téléphone, ils prennent respectivement des nouvelles du parent absent et s'exhorte mutuellement à "s'occuper" de l'autre.

    Mais les maîtres mots de cette aventure située à moins d'un mêtre 30 de hauteur sont insouciance et obstination. Un road movie emmené par des enfants incroyablement mâlins et matures qui néanmoins ont encore cette part de folie douce et d'inconscience propre à leur âge. La complicité des deux frères (à la ville comme à l'écran) est un autre miracle, mais toute leur bande de copains sont au diapason. On est à des années lumières de l'horripilante et récente Guerre des Boutons (je n'en ai subie qu'une !) où des gosses insupportables jouaient à la guéguerre à coups de répliques et de faits d'armes stupides. Ici l'enjeu est beau, les enfants sont à la fois joyeux et graves mais à aucun moment on a l'impression d'assister à un numéro de singes savants. Enfants et parents peuvent apprécier l'exercice. Ajoutez à cela une formidable bande originale, des couleurs, de l'action, du suspens...

    Ah oui, dernière chose : les grands-parents totalement brindezingues ont un rôle essentiel !

    N.B. : il est recommandé d'aller voir ce film après avoir mangé ! Kore-Eda Hirokazu aime comme personne faire passer tous ces acteurs à table à maintes reprises !

  • LE POLICIER de Nadav Lapid ***(*)

     Le Policier : photoLe Policier : photo

    Yaron fait partie d'une unité anti-terroriste d'élite de la police israëlienne. Avec ses collègues ils forment une équipe soudée par l'amitié. C'est également ensemble qu'ils passent leur temps de loisirs et leurs week-ends, accompagnés de leur famille. De leur côté Shira, Nathanaël et leurs amis n'ont qu'un leitmotiv ; "Il est temps pour les pauvres de s'enrichir, pour les riches de mourir", et entendent le faire savoir dans les plus brefs délais. Yaron et Shira vont se rencontrer, brutalement, de façon fugace.

    Je suis allée voir ce film sans en rien savoir, seulement parce qu'il était israëlien. Et j'ai bien fait, je suis allée de surprise en stupéfaction, ne sachant strictement rien du synopsis ni de ce que j'allais découvrir. Je vous recommande donc d'en faire autant. Allez voir ce film dans le même état d'esprit et de la même façon que moi, puis revenez éventuellement lire la suite et me dire à quel point vous avez aimé car ce film ne ressemble à aucun autre et fait partie des meilleurs que j'ai vus cette année !

    Chapitre 1. On découvre Yaron et ses compagnons en plein exercice physique. Les garçons attaquent sans la moindre difficulté sur leurs biclous, l'ascension d'une belle grimpette. La route est magnifique quoique désertique. Lorsqu'ils s'arrêtent c'est pour s'extasier devant le "plus beau pays du monde" qui est le leur. Chacun hurle son prénom et l'écho leur renvoie. Les présentations sont faites. Yaron retrouve chez lui sa femme enceinte. Une grossesse pathologique qui la maintient allongée jusqu'à l'accouchement qui ne saurait tarder. Il la masse langoureusement en préparation à l'accouchement, esquisse quelques pas de danse pour la faire rire puis retrouve ses amis et collégues.

    On apprend qu'un des membres de l'équipe est atteint d'une tumeur au cerveau et qu'ils sont tous par ailleurs accusés d'avoir réglé un peu nerveusement une opération terroriste qui ressemble davantage à une exécution. Ce que leur avocat leur propose est tout simplement sidérant. Chut, je ne dis rien.

    En quelques scènes explicites mais sans s'encombrer de dialogues indigestes, le réalisateur nous présente cette unité d'élite où la virilité s'exhibe comme un trophée et l'amitié masculine comme une évidence. Yaron est fou de son corps et de ses muscles et ne perd pas une occasion de faire des exercices pour parfaire encore son apparence. Il s'admire dans les miroirs. Et il est difficile de se retenir de rire franchement à voir ces (très beaux) garçons, (merci Monsieur Lapid, qui lui-même n'est pas désagréable à regarder) ne cesser leurs accolades et diverses embrassades à la moindre occasion. Sans parler de ce jeu stupide qui consiste à mettre deux équipes face à face et à se précipiter les uns sur les autres en hurlant et en s'aggripant. Pour finir par se complimenter et s'embrasser à nouveau ! Ici le garçon israëlien est viril et musclé. C'est joli et marrant et peut s'avérer utile lorsqu'on est une baleine enceinte incapable de monter un escalier. Yaron soulève sa femme comme une plume et gravit les étages sans le moindre effort. Il fête dans la plus pure tradition l'anniversaire de sa maman chérie, parle à qui veut l'écouter de sa toute prochaine paternité qui l'intimide, se saisit d'un bébé pour venir se contempler devant un miroir et s'assurer que le nouvel "accessoire" ne nuit pas à son reflet. Et tout cela avec le plus profond sérieux.

    Chapitre 2. Dans un luxueux appartement, Shira, une jeune femme prépare un attentat avec ses camarades, 3 garçons, dont le charismatique Nathanaël qu'elle aime en secret. On découvrira plus tard que sa détermination, son obstination sont bien supérieures à celles des garçons. Et l'amateurisme avec lequel leur prise d'otage est effectuée en contradiction avec la radicalité de leur engagement.
    C'est là que le film prend une dimension supplémentaire. C'est rare de voir un film israëlien où le conflit avec les palestiniens n'est pas (ou à peine) évoqué. Même si la haine des "arabes" est très clairement affichée à plusieurs reprises. Les films relatent régulièrement et presqu'exclusivement cet aspect de la vie au moyen-orient alors qu'ici il est clairement question de la fracture sociale dans un pays divisé entre les riches de plus en riches et les pauvres de plus en plus pauvres !

    Chapitre 3. La prise d'otage et sa résolution. Et c'est comme si on avait trois films en un seul. Et chaque partie est traitée avec précision. Le réalisateur prend son temps quitte à déstabiliser le spectateur qui s'interroge parfois : mais où veut-il en venir ? Tout prend corps et sens peu à peu. Et on sait gré à Nadav Lapid d'avoir réussi à installer une ambiance, un climat, d'avoir étiré les scènes pour en accentuer l'intensité jusqu'au malaise et surtout d'avoir réussi une analyse psychologique en profondeur de chacun de ses personnages.

    Un grand film déroutant, dérangeant et totalement inédit où les acteurs ne se contentent pas d'être (très) beaux.

  • BABYCALL de Pal Sletaune **

    Babycall : photo Noomi RapaceBabycall : photo Noomi RapaceBabycall : photo Noomi Rapace

    Anna et Anders son fils de 8 ans s'installent dans l'appartement d'une barre HLM sinistre. Ils fuient un mari et un père violents qui les a battus, torturés. Les services sociaux s'assurent régulièrement qu'Anna emmène son fils à l'école et qu'elle va bien. Ils lui certifient que son ex mari ne pourra connaître sa nouvelle adresse et qu'elle y est en sécurité. Malgré cela, Anna est terrorisée. Elle ferme tous les rideaux de l'appartement et oblige son fils à dormir avec elle. Lorsqu'il est à l'école, elle l'attend sur un banc à l'extérieur. Mais Anders qui grandit souhaite pouvoir dormir seul dans son lit. Anna accepte mais achète un babyphone afin de pouvoir être alertée au moindre problème. Au magasin où elle achète l'appareil, elle fait la connaissance de Helge, un garçon aussi timide et solitaire qu'elle, qui prend soin de sa mère mourante. Une nuit, elle est réveillée par les cris terrifiés d'une femme et d'un enfant qui lui parviennent par le babyphone. Il s'agit d'interférences sur la fréquence. Cela évoque évidemment à Anna son propre calvaire et elle cherche à savoir d'où proviennent ces cris...

    Aucun doute cette histoire flanque les jetons. Mais il est étrange d'utiliser le thriller horrifique pour parler de la maltraitance des enfants (et des femmes). Le début est très prometteur et comme Anna le spectateur craint que chaque personne qu'elle croise ne soit pas qui elle prétend être. On est, comme elle, affolés et persuadés que le pourri va refaire surface et que le cauchemar va recommencer. Les visites du couple des services sociaux paraissent de moins en moins bienveillantes. A l'école, la présence d'Anna semble déranger. Un mystérieux petit garçon qui ne répond pas aux questions apparaît. Et Anna ne va pas bien, épouvantée qu'il arrive quoique ce soit à son fils. Et puis, on se met à douter de la santé mentale de la jeune femme. Dans sa paranoïa galopante, elle voit des choses. Est-ce son imagination ?
    Et puis le réalisateur finit par se perdre et nous perdre dans un embrouillamini de pistes illogiques qui finissent par ne pas se recouper au final !

    Dommage car Noomi Rapace, trentenaire au physique gracile d'adolescente fragile, incarne admirablement l'inquiétude d'une mère poussée au paroxysme et jusqu'à la folie. Elle est parfaite, mais seule à se dépatouiller d'une histoire incohérente.

  • MARGIN CALL de J.C. Chandor *

    Margin Call : photo

    Margin Call : photoMargin Call : photo Kevin Spacey, Zachary Quinto

    Synopsis : Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

    Etonnamment récompensé du Grand Prix au dernier Festival du Film policier de Beaune, ce film permet à une belle brochette d'acteurs (passés à l'auto bronzant) aussi talentueux que glamour et chics pour certains (Kevin Spacey, Jeremy Irons, Paul Bettany, Demi Moore, Simon Baker, Zachary Quinto, Mary McDonnel) de s'en donner à coeur joie pour faire leur numéro. Totalement hors sujet dans un festival de films policiers, il m'a un peu agacée. Le réalisateur venu chercher son prix a tenté de s'excuser disant que ce n'était pas à proprement parler un film de flics (merci, on avait vu) mais qu'il y avait des voyous dans tous les milieux... Avec le recul je dirai qu'il s'agit d'un thriller financier !

    Il s'agit donc ici de voir une nuée de vautours traders pleins aux as faire en sorte de perdre le moins de milliers de dollars possibles et se sortir sans trop de dégâts d'une crise financière maousse ! Avoir choisi de réduire l'unité de temps à 24 heures chrono aurait pu être casse-gueule pour ce premier film rondement mené, mais on peut dire que le réalisateur a su garder rythme et tension à cette journée et cette nuit en enfer. Du coup, même si comme moi, vous n'y entravez que pouic à toutes ces salades qui mènent le monde, vous pourrez aisément garder un oeil attentif face aux doctes explications et coups bas en règle. Cela dit, il ne vous sera peut-être pas interdit de sourire lorsque vous verrez Kevin Spacey passer en un claquement de doigt du pourri qui vire ses collaborateurs et annonce aux autres que "the show must go on", à l'humaniste au grand coeur prêt à verser une larmichette ! 

    En direct du Palais Brogniart, à vous les studios !

  • MISS BALA de Gerardo Naranjo *

    Miss Bala : photo

    Synopsis : Au Mexique, pays dominé par le crime organisé et la corruption, Laura et son amie Uzu s’inscrivent à un concours de "Miss Beauté" à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d’un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d’Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police, pour demander de l’aide. Elle est alors livrée directement à Nino, le chef du cartel de narcotrafiquants, responsable de la fusillade. Kidnappée, et sous la menace, Laura va être obligée de rendre quelques "services" dangereux pour rester en vie.

    Malmener sa très belle et très vaillante actrice Stephanie Sigman, de plus en plus égarée et terrorisée par des tordus sadiques, voilà sans doute le but du réalisateur qui ne convainct pas du tout à dénoncer cette bande de pourris et la corruption ambiante.

  • LES NUITS EN OR DES COURTS MÉTRAGES 2012

    les nuits en or des courts mÉtrages 2012 2012,cinéma

    Pour la 6ème année consécutive l’Académie des César propose une fois encore de manifester son intérêt à celles et ceux qui fabriquent aujourd’hui, dans le monde entier, le cinéma de demain.

    En mai et juin, l’Académie vient à la rencontre du public dans onze salles en France et dix salles en Europe et dans le monde.

    Le temps d’une soirée, l’Académie des César invite à une exceptionnelle soirée cinéma, constituée des meilleurs courts métrages sélectionnés parmi l’ensemble des primés par leurs Académies Nationales de Cinéma.

    7 films seront proposés cette année : LE français L'accordeur de Olivier Treiner, un tchèque, un canadien, un néerlandais, un irlandais, un australien/chypriote (!) et un britannique !

    Personnellement, j'y suis chaque année et je vous invite à ne pas rater cet événement s'il passe dans votre ville. Vous pouvez retrouver toutes les dates en cliquant ICI.

  • LE PRÉNOM de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ***

    Le Prénom : photo Alexandre de La Patellière, Matthieu DelaporteLe Prénom : photo Alexandre de La Patellière, Matthieu DelaporteLe Prénom : photo Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
    Vincent et sa femme Anna enceinte sont invités chez Elisabeth la soeur de Vincent et son mari Pierre. A table, il y aura aussi Claude, un ami de trente ans. A cette occasion Vincent décide de révéler le prénom de son futur enfant, un garçon. Alors qu'Anna tarde à arriver, Vincent décide de tenter de faire deviner le fameux prénom. Lorsqu'il le révèle enfin, c'est un grand bazar !

    Car ce prénom est honteux et scandaleux. Oui un prénom peut porter la honte et le scandale et plus encore. Je vous le laisse découvrir évidemment et vous verrez, il y a de quoi gloser. Il faut dire que donner un prénom à un enfant c'est un peu comme lors d'une finale de coupe du monde de foot ou une élection présidentielle... brusquement tout le monde a un avis sur la question. Sauf qu'ici, vue la nature insolite voire provocatrice du choix, les discussions prennent rapidement un  tour inattendu, et c'est tout simplement tordant... avec néanmoins quelques incursions dans un registre un peu plus grave. Cette discussion un peu animée va être un véritable révélateur, comme si brusquement toute une succession de petites poupées russes s'ouvraient une à une. Chacun va en prendre pour son grade à tour de rôle et les non-dits, les rancoeurs, les rancunes, les bassesses et révélations vont faire surface.

    Quelques tirades bien senties ramèneront forcément le spectateur vers des situations connues même si on est ici en plein vaudeville. D'ailleurs ce film fut une pièce au succès triomphal et ressemble à du théâtre filmé. Les réalisateurs tentent néanmoins à tort et sans grand résultat de sortir à quelques reprises de l'enceinte de ce huis clos jubilatoire où les noms d'oiseaux finiront par voler bas. Bien sûr il y a quelques clichetons sur les bobos, les nouveaux riches, la prof de français cyclothymique brusquement hystérique, le prof de fac en velours côtelé, l'agent immobilier inculte qui a fait fortune (Patrick Bruel, réjouissant !)... mais c'est pour mieux les démonter je trouve. Les acteurs sont rodés comme des formules 1 et balancent leur chapelet de révélations avec délectation.

    Le Prénom est contre toute attente une excellente surprise parce que les acteurs sont tous formidables (Guillaume de Tonquédec est une révélation !), les dialogues vifs et intelligents et qu'on rit très fort et beaucoup et que ça fait du bien. Quant aux prénoms, moi qui en entends treize à la douzaine par jour... je suis obligée de constater qu'effectivement les parents sont parfois inconscients ou en veulent à leurs enfants. Entre ceux qui veulent faire original à tout prix au risque d'être simplement ridicules, ou prétentieux, ceux qui vont obliger leurs enfants à épeler leur prénom toute leur vie à cause d'une orthographe improbable, ceux qui cèdent à la mode (aaaah que de Léa !!!) ceux qui affligent leur progéniture d'un prénom droit sorti d'une série américaine et j'en passe mais on n'a que l'embarras du choix pour se moquer ou s'indigner. Et finalement, chacun fait comme il veut et surtout "des gens qui ont appelé leurs moutards Myrtille et Apollin n'ont de leçon à donner à personne..."

  • AVENGERS de Josh Whedon **(*)

    Avengers : photo Joss WhedonAvengers : photo

    Avengers : photo Jeremy Renner, Joss Whedon, Scarlett Johansson

    Un joli cube bleu phosphorescent qui donne de super pouvoirs est piqué par (aaaaaaaaaaaaah !) Loki (le frère de Thor) et du coup le SHIELD, organisation chargée de préserver la paix sur terre décide de rassembler des super héros pour rattraper le coup.

    Si j'ai bien compris.

    Ils doivent aussi récupérer deux agents (Barton et le Dr Selvig) qui ont été piqués par la lance magique de (miam miam) Loki et sont passés du côté obscur de la force noire à l'insu de leur propre gré.
    Autant le dire, ce film ne sert à rien sauf à prendre du plaisir (ce qui n'est pas mal) et à nous avertir qu'il y aura les Avengers II (il faut rester après le générique... et ne pas partir comme le fait 9/10ème de la salle en général) rapidement. J'ai toujours aimé les films de super héros et celui-ci est de haute tenue. Le plus réjouissant est de prendre des nouvelles de nos chers super dont on ne sait pas toujours ce qu'ils deviennent après la fin de leurs aventures épisodiques respectives !

    J'avoue que les deux frangins Thor et Loki (Tom Hiddleston : où tu veux - quand tu veux !) ont eu toute mon attention parce que ces deux garçons séparés par un destin contraire sont bien mimis. Le premier, aidé de son inséparable gros marteau, se donne un mal de chien pour ramener le second à la raison. Mais rien à faire, Loki est un teigneux, un bâtard, envieux et jaloux qui fiche une sacrée pagaïe sur terre en rameutant une armée d'affreux furieux grâce à une espèce de couloir lumineux entre la terre et l'espace. Voilà ce que c'est de ne pas aimer ses enfants de la même façon, ça les rend hargneux et leur fait faire des choses comme démolir New-York une fois de plus. Cela dit le New-Yorkais est souvent la cible de la colère extra-terrestre, il a donc l'habitude et connaît les cachettes où se planquer. La partie destruction infernale n'est d'ailleurs pas ma préférée.

    Ce qui est vraiment formidable ici en plus de prendre des nouvelles de tous ces super, c'est de les admirer confronter leurs égos surdimensionnés les uns aux autres. Evidemment le champion toute catégorie est Tony Stark/Iron Man qui ne se départit jamais de son ironie mordante. Il semble se moquer de tout et tous et ne rate jamais une occasion de mettre son égocentrisme en évidence. Cela dit, ses compétences en technologie ne sont plus à démontrer même s'il maîtrise aussi l'art de se rendre agaçant et indispensable  Au fond, il adorerait filer le parfait amour avec sa Pepper Potts qui lui propose des cochonneries à l'oreille, mais il en est toujours empêché. Ici, il s'oppose régulièrement à Captain America qui est beaucoup plus tordant que dans l'épisode qui lui était consacré. L'anachronisme de sa présence et son attirail stupide en font un personnage plutôt attachant. Son esprit semble être resté figé dans les années 40 et il ne s'exprime qu'en termes de stratégie militaire. Son attachement, son dévouement à la Patrie sont un exemple pour les autres même si cette attitude paraît quelque peu désuette. L'autre bonne surprise vient de Hulk qui change pour la troisième fois d'acteur pour l'interpréter et Mark Ruffalo se débrouille comme un chef. Voilà une année que le docteur Banner ne s'est pas transformé en Hulk qui pour la première fois devient expressif même en géant vert. Il maîtrise totalement ses humeurs au fin fond de l'Inde où il soigne les populations les plus pauvres. Il est docteur en physique, une tronche en rayons gamma et ses connaissances sont indispensables pour sauver le monde. A l'occasion, on lui demandera de se mettre en pétard pour devenir tout vert. J'ai toujours adoré voir la chemise craquer sous l'ampleur des muscles et le pantalon prendre miraculeusement la bonne taille !

    Bon vous l'avez compris, ça défouraille de partout à intervalles réguliers, on ne doute pas un instant que New-York sera sauvé mais ça n'a aucune espèce d'importance. Ces 2 h 20 passent à une vitesse folle mais pas seulement parce que c'est rythmé et sans temps mort mais aussi parce que les dialogues sont concoctés aux petits oignons et que les vannes volent bas chez les super héros ! Et puis vous l'avez compris, j'ai un nouvel amour. J'adore son petit attirail :

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    et voilà à quoi la chose ressemble dans sa vraie vie terrestre :

    Et merci à Fréd pour ce grand moment. Je crois que nos deux rires mélangés feraient des merveilles, mais il ne le sait pas encore

     

  • UN MONDE PARFAIT de Clint Eastwood ****

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    Un monde parfait : photo Clint Eastwood, Kevin Costner, T.J. LowtherUn monde parfait : photo Clint Eastwood, Laura Dern

    Quand je regarde la filmo de MON Clint, il est certain que Sur la route de Madison est ce qu'on a fait de mieux en matière de romance adulte qui fait pleurer des rivières et dont je ne me lasserai sans doute jamais. Mais, je crois que de ses films, celui que je préfère entre tous est Un monde parfait. Cela dit, appeler mon blog Un monde parfait me semblait un chouillas prétentieux. Voilà pourquoi j'ai opté pour la Route... D'autant que la bannière avec ce pont rouge, ce pick-up vert est à mes yeux une merveille que je ne me lasse pas non plus de contempler !

    Alors bande de petits veinards, Un monde parfait sera dans votre poste

    jeudi 26 avril sur France 3 à 20 h 35.

    Pour les chanceux qui ne le connaîtraient pas, car ce n'est pas le plus célèbre de Clint, attardez-vous sur cette merveille car je vous le répète :

     

    ce film est comme son titre : parfait, et Clint offre une fois encore une leçon de cinéma. Un trou étatzunien de plus, les alentours de Dallas à la veille de la visite de JFK en 1963, une musique bluezzy idéale et cette fois, Clint traite à sa façon l’éclatement de la cellule familiale, la maltraitance des enfants et leurs conséquences.

    Cela commence par une évasion. On se dit qu'on est en terrain connu. Mais Butch et son comparse se détestent et la cavale va prendre un tour curieux et inattendu. Criminel tout juste évadé de prison donc, Butch prend en otage Philip (8 ans) et entame avec lui une cavale drôle et dramatique qu’il transforme en jeu de piste géant pour cet enfant à l’éducation rigide qui lui rappelle sa propre enfance privée de père. C’est un road-movie (genre cinématographique réjouissant) physique et métaphorique où la recherche du père est centrale. Le petit Philip sera vite atteint du Syndrome de Stockholm qui atteint tout otage tombant sous le charme de son ravisseur. Et de charme, Butch n’en manque pas, ni de fantaisie et la relation tendre qui s’installe entre ces deux paumés en manque d’amour sera l’objet de scènes cocasses, émouvantes, poignantes et dramatiques. A la poursuite de cet improbable duo : l’as des Texas Rangers (Clint Himself), une criminologue (Laura Dern, formidable) et un agent du FBI bas de plafond.

    Comme toujours, le casting est magnifique jusque dans le moindre second rôle. En tête Kevin Costner absolument remarquable, tour à tour inquiétant, déroutant, paternel, amical. C'est selon moi son plus grand, son plus beau, son plus profond et complexe rôle (avec le John Dunbar de Danse avec les loups). Le petit garçon T.J. Lowther est l'exacte antithèse des têtes à claques hollywoodiennes, petits anges blonds bourrés de tics. Il est un bien surprenant petit fantôme aux grands yeux. Laura Dern est magnifique en idéaliste (un de mes rêves étant d’être à sa place lors du coup de genou qu’elle assène entre les jambes du sniper du FBI (physique de top model, teub et flingue à la place du cerveau).

    Le final déchirant est poignant et ce film est parsemé de scènes d’une force inouïe et parfois inattendue dont l'apothéose est celle où Butch et Philip sont recueillis par un couple de noirs et leur petit fils de 6 ans. Pour défendre le petit garçon qui vient de prendre plusieurs gifles d’affilée, Butch, toujours indigné dès que les enfants sont en danger, nous inflige une séance de torture mentale interrompue de la plus ahurissante façon : un choc ! Alors qu'on ne s'y attendait pas, Clint réussit une scène d'une tension folle totalement hallucinante. 

    Et Clint Eastwood, magnifique, traverse le film de son humanité, forgeant ici son mythe. Deux ans plus tard il affirmera encore son incorrigible romantisme, sa pudeur, sa délicatesse et son intensité en révélant sur grand écran l’impossible amour d’une fermière de presque 50 ans et d’un homme de 65...