WHITE MATERIAL de Claire Denis ** (***)




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Valhalla Rising
de Nicolas Winding Refn °
Zinos a plein de soucis. Son restaurant "Soul kitchen" qu'il a installé à Hambourg dans un hangar désaffecté et qui vivote grâce à ses habitués qui aiment sa cuisine grasse et peu variée se vide de ses clients à l'arrivée d'un nouveau cuisinier qui "crée" et innove des plats. Sa petite amie Nadine part travailler à Shanghaï. Son frère Illias sort de prison et recommence à vivre à ses crochets. Il retrouve un ancien copain perdu de vue depuis de longues années qui se révèle être un promoteur immobilier peu scrupuleux qui va lui causer les pires ennuis. Le fisc débarque pour lui réclamer des impôts. La brigade de contrôle sanitaire vient constater que rien n'est aux normes dans le restaurant. Et il se bloque le dos en soulevant du mobilier trop lourd. Sans sécurité sociale et encore moins mutuelle, il ne peut se soigner...
Cette avalanche de tourments qui s'accumulent sur la même personne est le prétexte pour Fatih Akin de s'essayer à un aspect méconnu de sa filmographie : la comédie. Et j'avoue que c'est plutôt une réussite tant le résultat m'a fait exploser de rire à de nombreuses reprises. Evidemment tout ceci est foutraque et pas toujours cohérent. Mais bon sang ce que ça fait du bien de rire avec une bande de bargeots pas vraiment responsables et raisonnables mais foutrement sympathiques et animés de grands sentiments, de fraternité, bref avec plein de coeur et de générosité.
Les liens du sang et ceux du coeur sont au centre de cette plaisanterie qui évoque aussi la difficulté de s'adapter, de s'intégrer véritablement dans un pays étranger malgré toute la bonne volonté du monde. Les deux frangins sont grecs, leur cuistot est un "gitan". Mais ils vont mettre toute leur énergie, leur fantaisie et leur ingéniosité (par toujours très légale) à tenter de remettre le restaurant à flot.
Le trio d'acteurs est évidemment en grande partie "responsable" de la réussite hilarante. Adam Bousdoukos, souffrant du dos la plus grande partie du film est absolument désopilant de confiance naïve qui se transforme parfois en un fatalisme nonchalant. Moritz Bleibtreu, le canard boiteux de la famille, entouré d'une bande de bras cassés, laissera percevoir les failles de sa virile assurance en tombant amoueux. Et Birol Unel très chatouilleux dès qu'on s'oppose à sa cuisine expérimentale, il a le lancer de couteau un peu sensible malgré un apparent flegme, mais il n'abandonne jamais son attitude sérieuse et sévère.
Tous les trois sont absolument allumés, un peu fous chacun dans leur genre.
Mais il y a aussi une fille vraiment géniale parmi ces garçons. Il s'agit d'Anna Berdeke dont c'est apparemment le premier film, et qui a une présence, un regard et une attitude de femme fatale sans artifice mais avec un charisme XXL. Pour moi, c'est elle la révélation du film.
Quant à la bande originale (dont l'énumération des titres est plus longue que le générique) totalement revigorante, elle est la cerise sur ce délicieux repas cosmopolite et un peu branque.
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Et merci beaucoup à Romane d'Athomédia qui m'a envoyé le "tablier" Soul Kitchen, sans rien me demander en échange :-)
grâce à Studio Canal pour
Synopsis : Mme Green est au bout du rouleau ! Ses trois enfants ne cessent de se chamailler, son mari est parti à la guerre, son beau-frère la pousse à lui vendre la ferme familiale et sa patronne a un comportement de plus en plus étrange… Et comme si cela ne suffisait pas, elle voit débarquer ses deux insupportables neveux de Londres, tandis que le maire du village la prévient que des bombes pourraient bien leur tomber dessus à tout moment ! Mme Green ne le sait pas encore, mais la personne dont elle a besoin n’est autre que Nanny McPhee...
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Pour les beaux velus garçons de la semaine écoulée, rendez-vous ici.
CHRISTOPHE*****
L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil ***
ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Tim Burton ***
L'IMMORTEL de Richard Berry **
BUS PALLADIUM de Christopher Thompson **
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MES COUPS DE/AU COEUR
5 amis d'enfance font le rêve de créer leur groupe de rock. La rencontre avec la directrice d'une maison de disques qui les remarque lors d'un concert les propulse sur le devant de la scène. Ils font un disque puis une tournée mais l'arrivée de Laura va perturber leur ascension.
L'ensemble est éminemment sympathique mais sitôt vu sitôt oublié. Les jeunes acteurs sont tous formidables. Marc André Grondin étire jusqu'à plus soif son côté désinvolte et rock qu'on lui connaît. Il fait cela très bien. Arthur Dupont a la bouche et les attitudes de Mike Jagger. Jules Pélissier rescapé d'une "Nouvelle Star" s'en tire pas mal même si sa jolie voix est peu mise en valeur. Et Abraham Belaga ressemble beaucoup à Jocelyn Quivrin, il en a la dégaine élégante et nonchalante.
Dommage que Christopher Thompson ne se concentre pas uniquement sur ce groupe d'amis et l'aspect auto destructeur de son leader/chanteur. Il leur colle dans les pattes une salle gosse de riches, emmerdeuse de première dont le boulot à plein temps est de repérer les futures rock-stars, séduire le chef du groupe puis un autre membre du groupe, s'autoproclamer "égérie", ficher la pagaïe et disparaître. Ce personnage excécrable interprété par une actrice insignifiante qui n'a d'autre talent que d'être jolie, m'a définitivement "plombé" ce film. Que le chanteur en tombe amoureux après une conversation d'une banalité à pleurer sur un trottoir, passons. Mais qu'un autre succombe, c'est trop et totalement inexplicable et inexpliqué. Le tempérament suicidaire de la star du groupe suffisait à en justifier l'implosion.
Peut-être qu'avant j'étais comme vous avant, quand j'étais bête, j'écoutais un "best of" de Christophe et je me disais "mais je les connais toutes, ses chansons !" et je passais à autre chose. Et puis un soir de juin 2007 (il n'est presque jamais trop tard) : la révélation ! Lors d'une soirée romantique, proustienne et cinéphile, j'ai découvert Christophe en concert privé, acoustique, privilégié et trois ans plus tard, j'en frissonne encore de bonheur et d'émotion.
Depuis je l'attends.
Et il est venu.
Deux mots d'une banalité indigne de lui me viennent à l'esprit : Génial et Sublime ! Mais ce serait un peu court et pourtant c'est sûr, mes mots ne pourront jamais habiller et retranscrire ces presque trois heures de concert magistral, d'une intensité insensée.
Christophe nous invite dans son univers particulier, singulier. C'est par la magie des sons qu'on y pénètre. On est comme happé dès les premiers accords au piano. L'ambiance vaporeuse, impalpable s'empare de nous, nous enlève, nous élève. On décolle, on s'envole, on plane au dessus du monde et on n'atterrit que trois heures plus tard. Trois heures de pur mystère et d'enchantement.
C'est cela, pendant trois heures on plane. Et pourtant la musique n'est pas que "volatile" et expérimentale, elle peut se faire rock grâce notamment à un guitariste totalement un peu fou à qui il arrive de jouer de sa guitare avec un archet pour en créer des sons évidemment absolument inédits.
Mais Christophe s'empare de la salle par sa présence grave, sa douceur, sa gentillesse, son humour. Il ne sourit pas Christophe mais quand il s'adresse à son public, il dit "chers amis", il l'invite à partager, à "venir au mariage". Il faut entrer dans cet univers si particulier qu'il rend accessible par l'émotion et la profondeur de ses textes sublimés par sa musique parfois aérienne, parfois métallique mais toujours harmonieuse, élégante.
« Dans ce luxe qui s'effondre
Te souviens-tu quand je chantais
Dans les caves de Londres ?
Un peu noyé dans la fumée
Ce rock sophistiqué
Toutes les nuits tu restais là
Dandy un peu maudit, un peu vieilli,
Les musiciens sont ridés
Sur ce clavier qui s'est jauni
J'essaie de me rappeler
Encore une fois
Les accords de ce rock
Qui étonnait même les anglais ».
Les photos sont de moi et mes petits mains, voilà, pour le "crédit", c'est fait.