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Sur la Route du Cinéma - Page 433

  • WHITE MATERIAL de Claire Denis ** (***)

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    Maria a une plantation de café en Afrique. On ne saura pas de quel pays il s'agit. Peu importe. Ce pays est au bord du chaos, de la guerre civile. L'armée s'organise ainsi que des factions rebelles armées prêtes à tout et à chasser le blanc, le "white material" de leur terre. Malgré les menaces et l'injonction des soldats français qui survolent sa plantation et la pressent de quitter le pays, Maria leur adresse un bras d'honneur et reste. Tous ses employés noirs désertent eux aussi. Elle insiste, leur assure qu'il ne faut pas céder au chantage, qu'il n'y a aucun risque. Plus personne ne l'écoute mais elle s'obstine à terminer la récolte en cours.
    Son fils Manuel vit avec elle. Il est né dans ce pays, mais si blond et si blanc, il n'est de nulle part. Son ex mari, André, qui a refait sa vie avec une africaine avec qui il a eu un autre enfant est toujours proche d'elle mais se trouve très décontenancé par sa réaction face au danger.
    Maria est donc bien seule, en plus d'être totalement isolée et c'est l'a-temporelle Isabelle Huppert la plus maigre menue des actrices françaises qui incarne cette femme au bord de la folie, totalement obnubilée par son travail, autoritaire, déraisonnable à force d'obstination. Et c'est à une véritable épreuve physique que l'actrice comme le personnage se livrent. Et donc, on voit Maria/Isabelle minuscule dans ses robes de petite fille, toute frêle, toute blanche tenir tête à de grands africains surarmés et énervés qui la menacent et la rackettent, Maria/Isabelle sur sa moto, Maria/Isabelle sur son tracteur, au volant d'un camion, cueillir le café, abriter un rebelle blessé, défendre son fils...
    A la périphérie de l'isolement de cette femme butée, dans le déni total, qui s'entête et s'acharne à croire que rien ne change, la réalisatrice aborde la réalité de la sauvagerie d'un pays qui ne va pas tarder à sombrer dans le chaos avec une sobriété, un recul et une sécheresse rares. Le drame des enfants soldats qui fument, se droguent et commettent des horreurs, les massacres... bref, l'absurdité et la barbarie de la guerre sont montrés sans ostentation ni esbrouffe. C'est l'un des atouts du film. C'en est aussi sa limite car à force de refuser l'émotion, Claire Denis nous tient constamment à distance de son histoire et de ses personnages auxquels on ne s'attache pas. Mais c'est très beau.
    Et puis,
    j'allais oublier,
    Christophe Lambert est vraiment très très très bien. Merci.
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    COMING OUT de 10 h 48 : à force d'en "discuter" IVL avec Fred/MJG/2eyes et que je suis là, devant mon écran à me demander pourquoi je m'autocensurerais moi-même sur ma propre route !!! tout ça pour ne pas écorner une icône incontournable et parce que depuis "Chocolat" (excepté "Trouble every day", certains savent pourquoi...) je dis "Madame Claire Denis", "Monsieur Isaac/Proté" et "Madame l'Afrique"... je reviens donc, penaude, vous avouer sous la torture pourquoi ce "White Material" n'a pas les ***** qu'il mérite !
    Et bien voilà donc, j'ose vous dire que c'est le White Material lui-même qui est la cause de ma réticence. En effet, j'ai trouvé l'erreur de casting du rôle principal absolument colossale et totalement rédhibitoire. Mademoiselle Huppert (comme j'ai entendu dire dans mon France Inter), statue du commandeur indéboulonnable, m'horripile au plus au point. J'admire et je respecte, la femme intelligente, la cinéphile insatiable... mais l'actrice : JE N'EN PEUX PLUS ! Même si ici enfin, quelqu'un a dû l'empêcher de se servir de son épouvantable rictus qui lui tord la bouche... ce n'est pas suffisant et elle nous ressort ni plus ni moins ce que j'appelle son "numéro" parfaitement huilé et sans surprise de femme tyrannique, volontaire et border line qu'elle maîtrise souverainement certes mais qui fait que JAMAIS je ne vois le personnage, mais TOUJOURS l'actrice qui fait son boulot. Evidemment, le personnage de Maria s'isole volontairement quoiqu'inconsciemment de plus en plus du reste du monde par cette espèce de folie qui la ronge. Mais c'est étrange et dérangeant cette impression qui fait que, qui qu'elle ait en face d'elle, elle semble ignorer son partenaire. Elle joue sa partition, elle joue "l'absente" comme personne, et se semble jamais si comblée que lorsqu'elle est seule à l'écran.
    Dommage.

  • BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc **

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    "Avant de finir dans la neige avec une balle dans le ventre"... Maxime avait tout pour être heureux. Il était le brillant et très reconnu gérant d'une concession de voitures de luxe. Il avait une superbe maison, une femme sublime (mais beaucoup trop grande pour lui) et une petite fille aussi transparente que sage, et réciproquement. La seule ombre à ce tableau idéal ? Ses deux frères, branleurs de première qui ne font que le solliciter pour de l'argent et qu'il traite avec le mépris paternaliste de ceux qui sont persuadés avoir réussi. Le jour où son associé se fait assassiner, Maxime n'a plus d'autre choix que d'appeler ses frangins à la rescousse ! Ils se retrouvent donc tous les trois, soudés comme jamais depuis longtemps pour affronter une bande de malfaisants en costumes, armés jusqu'aux dents et très châtouilleux de la gâchette. Maxime a beau tenter d'expliquer aux vilains qu'il n'est pas responsable des bêtises que feu son associé a commises, les affreux à fort accent étranger n'ont qu'un argument : "tu répares et tu payes". Ou l'inverse.
    Je pourrais rester sans voix et sceptique devant l'abracadabrantitude de cette histoire dont les péripéties en cascade s'achèvent dans la poudreuse d'un pays nordique (oh la la, j'ai déjà oublié lequel), mais je ne peux nier que j'ai passé un bien bon moment sans me faire de noeud au cerveau. Même si je regrette que la dernière image soit si brusque et furtive que je ne suis pas sûre d'en avoir saisi toute la substantifique...
    Deux raisons au plaisir de voir ce film : d'une part l'action endiablée qui ne se relâche jamais et les rebondissements en série qui ne laissent pas le temps de souffler, d'autre part le casting et l'interprétation.
    Tout le monde est bon ou très bon. Même Louise Bourgoin... bien meilleure que dans "La fille de Monaco", même s'il n'y a pas encore de quoi crier au génie. Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï sont les frangins, caricaturaux certes, mais vraiment formidables. Quant à François Cluzet, il sait comme personne jouer le cake très sûr de lui et finalement sombrer dans l'angoisse d'être dépassé par une histoire qu'il ne comprend pas et dont il ne maîtrise rien. Il parvient mieux que quiconque à jouer ce monsieur tout le monde qui, devant une situation extraordinaire, ne baisse pas les bras et fonce...

  • SOUL KITCHEN de Fatih Akin ***

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    Zinos a plein de soucis. Son restaurant "Soul kitchen" qu'il a installé à Hambourg dans un hangar désaffecté et qui vivote grâce à ses habitués qui aiment sa cuisine grasse et peu variée se vide de ses clients à l'arrivée d'un nouveau cuisinier qui "crée" et innove des plats. Sa petite amie Nadine part travailler à Shanghaï. Son frère Illias sort de prison et recommence à vivre à ses crochets. Il retrouve un ancien copain perdu de vue depuis de longues années qui se révèle être un promoteur immobilier peu scrupuleux qui va lui causer les pires ennuis. Le fisc débarque pour lui réclamer des impôts. La brigade de contrôle sanitaire vient constater que rien n'est aux normes dans le restaurant. Et il se bloque le dos en soulevant du mobilier trop lourd. Sans sécurité sociale et encore moins mutuelle, il ne peut se soigner...

    Cette avalanche de tourments qui s'accumulent sur la même personne est le prétexte pour Fatih Akin de s'essayer à un aspect méconnu de sa filmographie : la comédie. Et j'avoue que c'est plutôt une réussite tant le résultat m'a fait exploser de rire à de nombreuses reprises. Evidemment tout ceci est foutraque et pas toujours cohérent. Mais bon sang ce que ça fait du bien de rire avec une bande de bargeots pas vraiment responsables et raisonnables mais foutrement sympathiques et animés de grands sentiments, de fraternité, bref avec plein de coeur et de générosité.

    Les liens du sang et ceux du coeur sont au centre de cette plaisanterie qui évoque aussi la difficulté de s'adapter, de s'intégrer véritablement dans un pays étranger malgré toute la bonne volonté du monde. Les deux frangins sont grecs, leur cuistot est un "gitan". Mais ils vont mettre toute leur énergie, leur fantaisie et leur ingéniosité (par toujours très légale) à tenter de remettre le restaurant à flot.

    Le trio d'acteurs est évidemment en grande partie "responsable" de la réussite hilarante. Adam Bousdoukos, souffrant du dos la plus grande partie du film est absolument désopilant de confiance naïve qui se transforme parfois en un fatalisme nonchalant.  Moritz Bleibtreu, le canard boiteux de la famille, entouré d'une bande de bras cassés, laissera percevoir les failles de sa virile assurance en tombant amoueux. Et Birol Unel très chatouilleux dès qu'on s'oppose à sa cuisine expérimentale, il a le lancer de couteau un peu sensible malgré un apparent flegme, mais il n'abandonne jamais son attitude sérieuse et sévère.
    Tous les trois sont absolument allumés, un peu fous chacun dans leur genre.
    Mais il y a aussi une fille vraiment géniale parmi ces garçons. Il s'agit d'Anna Berdeke dont c'est apparemment le premier film, et qui a une présence, un regard et une attitude de femme fatale sans artifice mais avec un charisme XXL. Pour moi, c'est elle la révélation du film.

    Quant à la bande originale (dont l'énumération des titres est plus longue que le générique) totalement revigorante, elle est la cerise sur ce délicieux repas cosmopolite et un peu branque.

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    Et merci beaucoup à Romane d'Athomédia qui m'a envoyé le "tablier" Soul Kitchen, sans rien me demander en échange :-)

  • LA REVELATION (STORM) de Hans Christian Schmid***

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    En 2009, la Procureure Hannah Maynard a en charge l'instruction du cas de Goran Duric, ancien Général dans les années 90 au moment de l'épuration ethnique en ex-yougoslavie. Egalement responsable de déportations, il est accusé de crimes contre l'humanité. Les mensonges de l'unique témoin, Alen Hajdarevic discréditent les accusations d'Hannah qui voit son action réduite à néant. Elle découvre que Mira, la soeur d'Alen cache des révélations qui pourraient relancer et finalement confirmer les accusations. La jeune femme qui a quitté son pays pour l'Allemage, a refait sa vie, s'est mariée et a eu un enfant, se montre méfiante dans un premier temps. Elle finit par être convaincue de l'utilité de l'action et accepte de témoigner.
    L'idéalisme d'Hannah  et le désir de catharsis de Mira qui avait enseveli un passé traumatisant vont se heurter aux "arrangements" auxquels le tribunal cède face au pouvoir politique. En effet l'ex-général est pressenti comme candidat aux prochaines élections présidentielles de Serbie où il est considéré comme un véritable héros de la guerre.
    Dans une ambiance glacée, des couleurs froides, le réalisateur exprime avec limpidité une évidence : comment notre oublieuse mémoire se satisfait des situations et des évènements sans tenir compte des victimes survivantes dont la vie est brisée à jamais. Evidemment le personnage de la Procureure, incorruptible, d'une honnêteté à toute épreuve et d'un idéalisme inflexible semble trop beau, trop irréprochable pour être vrai. Mais sa détermination, sa générosité, sa droiture sont portées par une actrice (Kerry Fox) convaincante qui semble très concernée par son sujet. Femme seule dans un monde d'hommes, elle va braver sa hiérarchie, contourner les trahisons, sacrifier sa vie privée pour mener à bien son combat : punir les coupables, venger les victimes encore en vie pour que les disparus ne soient pas complètement morts pour rien. Il n'est pas interdit de rêver que de telles personnes courageuses, généreuses et téméraires existent.
    Le duo d'actrices fonctionnent à merveille. Leur confiance réciproque, leur complicité malgré la distance qu'elle maintienne sont l'un des atouts principaux de ce film.
    Ancré dans une réalité historique qui pointe une nouvelle fois la barbarie des guerres et des hommes envers leurs semblables, Hans-Christian Schmid parvient à éviter l'aspect documentaire en faisant de son film un véritable thriller politique (mais pour une fois vraiment simple à comprendre...) agrémenté de suspens et de rebondissements inattendus.

  • 5 X 2 PLACES DE CINEMA à GAGNER

    grâce à Studio Canal pour

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    Pour gagner il faut retrouver le titre du film caché sous les images extraites d'affiches.
    Une seule réponse à la fois par personne.
    Les gagnants sont : Foxart, Marion, caro 54, sopel, Ed.
    Merci à Marion, Franz, Hulk, Caro54 d'avoir rendu ce GAME OVER.
    LE point commun était : les deuxièmes chapitres au cinéma...
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    OCEAN'S TWELVE trouvé par Foxart
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    Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit trouvé par Marion
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    KILL BILL 2 trouvé par marion
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    OSS 117  Rio ne répond plus trouvé par Caro 54
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    IRON MAN II trouvé par Franz
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    LE MONDE DE NARNIA II trouvé par Caro54
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    LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LES DEUX TOURS trouvé par zapette
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    MANON DES SOURCES trouvé par Marion
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    STAR WARS, L'ATTAQUE DES CLONES trouvé par Sopel
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    ASTERIX ET OBELIX MISSION CLEOPATRE trouvé par le Dada
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    Synopsis : Mme Green est au bout du rouleau ! Ses trois enfants ne cessent de se chamailler, son mari est parti à la guerre, son beau-frère la pousse à lui vendre la ferme familiale et sa patronne a un comportement de plus en plus étrange… Et comme si cela ne suffisait pas, elle voit débarquer ses deux insupportables neveux de Londres, tandis que le maire du village la prévient que des bombes pourraient bien leur tomber dessus à tout moment ! Mme Green ne le sait pas encore, mais la personne dont elle a besoin n’est autre que Nanny McPhee...

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    Pour les beaux velus garçons de la semaine écoulée, rendez-vous ici.

  • MA SEMAINE AU CINEMA et ailleurs...

    CHRISTOPHE*****

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    L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil ***

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    ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Tim Burton ***

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    L'IMMORTEL de Richard Berry **

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    BUS PALLADIUM de Christopher Thompson **

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    MES COUPS DE/AU COEUR

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  • L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil ***

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    Alex, sa soeur et son beau-frère en sont certains, il y a 3 catégories de femmes : celles qui sont heureuses en amour, celles qui sont malheureuses et s'en accomodent et celles qui sont malheureuses mais ne le savent pas. C'est cette troisième catégorie qui représente le "créneau" de leur petite entreprise dont le but est : ouvrir les yeux de ces malheureuses. La soeur et le beau-frère s'occupent de la logistique et organisent la mise en scène de véritables scenarii avec accessoires et figurants. Alex quant à lui, applique son infaillible méthode de séduction qui consiste à démontrer à la malheureuse avec quelle andouille elle s'apprête à passer sa vie et surtout, et encore plus fort, à la convaincre qu'elle est une personne unique et merveilleuse et qu'elle mérite mieux. Ces "missions" lucratives sont commanditées par des frères, des amis, des parents qui n'ont pas les arguments pour ramener l'amoureuse à la raison.
    Une nouvelle mission leur est proposée : en une semaine faire en sorte que Juliette renonce à son prochain mariage avec Jonathan. D'abord réticent car il refuse de s'interposer dans un couple visiblement heureux, Alex qui a fait quelques bêtises, accepte le nouveau contrat...
    Je m'attendais à une énième comédie misogyne (la faute à une Bande-Annonce (pour une fois que j'en vois une) vraiment pas terrible) et c'est à peu près tout le contraire qui se produit. Si on passe les faiblesses vraiment pas gênantes : un fiancé pas du tout charismatique et une histoire à la mormoille de dettes envers des gens pas reluisants, le reste est vraiment le top du top de la comédie, que même les américains (spécialistes de la spécialité) n'ont encore pas fait aussi drôle et original.
    C'est ryhtmé non stop, sans temps mort ni baisse de régime, ensoleillé, drôle (j'ai ri, mais j'ai ri !!!) et complètement barjot par moments. Les seconds rôles tenus par Julie Ferrier mais surtout François Damiens sont impeccables. Ce dernier est absolument génial, chacune de ses apparitions est un régal, toutes ses répliques, toutes les scènes où il apparaît sont des sketches. C'est incroyable qu'avec autant d'humilité il parvienne à monopoliser l'attention dès qu'il est là. Ce type est un phénomène.
    Vanessa Paradis est absolument adorable et bien à sa place dans ce rôle de petite fille riche élégante et fashion qui découvre l'amour. Evidemment, on ne doute pas un instant de l'issue et c'est le principe même de la comédie sentimentale, mais ici on y arrive en s'amusant franchement et pas sottement.
    Evidemment, je suis sûre que vous me voyez arriver avec mes gros sabots... Eh oui, bien vu, l'inévitable, l'incontournable arnaqueur au grand coeur ici, c'est Romain Duris ! Cet acteur est absolument prodigieux, toujours crédible et doué pour tout. La comédie, le ridicule, l'émotion, rien ne l'arrête, rien ne lui fait peur, même "avoir l'air con". On dirait qu'il sait tout faire et effectivement ici il fait tout. Il parle japonais, arabe, italien, fait la cuisine, chante, danse, court, se bat, virevolte et j'en passe. Et tout ça, à 100 à l'heure ! Devant s'adapter à chacune de ses "victimes", il les attire en simulant de s'intéresser à leur hobbie préféré. Alors, il joue mille rôles, il y va, à fond et chaque fois il est bon, il est crédible, il est formidable. Rien ni personne ne lui résiste.
    Il paraît qu'il y a des fans de "Dirty dancing"  dans la salle ? (je reprécise que je n'ai encore jamais vu ce film parce que je croyais qu'il était sale rapport à son titre, mais je compte me rattraper un jour ou l'autre, ou pas !), alors pour plaire à Vaness', Romain répète et répète encore (torse nu, merci !) ce qui semble être LA scène de Dirty Dancing. Et c'est beau, et pas sale du tout.
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  • BUS PALLADIUM de Christopher Thompson **

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    5 amis d'enfance font le rêve de créer leur groupe de rock. La rencontre avec la directrice d'une maison de disques qui les remarque lors d'un concert les propulse sur le devant de la scène. Ils font un disque puis une tournée mais l'arrivée de Laura va perturber leur ascension.

    L'ensemble est éminemment sympathique mais sitôt vu sitôt oublié. Les jeunes acteurs sont tous formidables. Marc André Grondin étire jusqu'à plus soif son côté désinvolte et rock qu'on lui connaît. Il fait cela très bien. Arthur Dupont a la bouche et les attitudes de Mike Jagger. Jules Pélissier rescapé d'une "Nouvelle Star" s'en tire pas mal même si sa jolie voix est peu mise en valeur. Et Abraham Belaga ressemble beaucoup à Jocelyn Quivrin, il en a la dégaine élégante et nonchalante.

    Dommage que Christopher Thompson ne se concentre pas uniquement sur ce groupe d'amis et l'aspect auto destructeur de son leader/chanteur. Il leur colle dans les pattes une salle gosse de riches, emmerdeuse de première dont le boulot à plein temps est de repérer les futures rock-stars, séduire le chef du groupe puis un autre membre du groupe, s'autoproclamer "égérie", ficher la pagaïe et disparaître. Ce personnage excécrable interprété par une actrice insignifiante qui n'a d'autre talent que d'être jolie, m'a définitivement "plombé" ce film. Que le chanteur en tombe amoureux après une conversation d'une banalité à pleurer sur un trottoir, passons. Mais qu'un autre succombe, c'est trop et totalement inexplicable et inexpliqué. Le tempérament suicidaire de la star du groupe suffisait à en justifier l'implosion.

  • CHRISTOPHE Bevilacqua *****

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    Peut-être qu'avant j'étais comme vous avant, quand j'étais bête, j'écoutais un "best of" de Christophe et je me disais "mais je les connais toutes, ses chansons !" et je passais à autre chose. Et puis un soir de juin 2007 (il n'est presque jamais trop tard) : la révélation ! Lors d'une soirée romantique, proustienne et cinéphile, j'ai découvert Christophe en concert privé, acoustique, privilégié et trois ans plus tard, j'en frissonne encore de bonheur et d'émotion.
    Depuis je l'attends.

    Et il est venu.

    Deux mots d'une banalité indigne de lui me viennent à l'esprit : Génial et Sublime ! Mais ce serait un peu court et pourtant c'est sûr, mes mots ne pourront jamais habiller et retranscrire ces presque trois heures de concert magistral, d'une intensité insensée.

    Christophe nous invite dans son univers particulier, singulier. C'est par la magie des sons qu'on y pénètre. On est comme happé dès les premiers accords au piano. L'ambiance vaporeuse, impalpable s'empare de nous, nous enlève, nous élève. On décolle, on s'envole, on plane au dessus du monde et on n'atterrit que trois heures plus tard. Trois heures de pur mystère et d'enchantement.

    C'est cela, pendant trois heures on plane. Et pourtant la musique n'est pas que "volatile" et expérimentale, elle peut se faire rock grâce notamment à un guitariste totalement un peu fou à qui il arrive de jouer de sa guitare avec un archet pour en créer des sons évidemment absolument inédits.

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    Mais Christophe s'empare de la salle par sa présence grave, sa douceur, sa gentillesse, son humour. Il ne sourit pas Christophe mais quand il s'adresse à son public, il dit "chers amis", il l'invite à partager, à "venir au mariage". Il faut entrer dans cet univers si particulier qu'il rend accessible par l'émotion et la profondeur de ses textes sublimés par sa musique parfois aérienne, parfois métallique mais toujours harmonieuse, élégante.

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    La première partie est consacrée à son dernier album, une merveille intégrale, un vertige permanent qui parle d'amour et uniquement d'amour :
    "Et si le temps m'offrait
    L'aumône de lui-même
    Je l'utiliserais
    Encore et bien fait
    A aimer ce que tu es
    Aimer ce que je suis
    En somme,
    aime ce que nous sommes".
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    Christophe s'amuse et nous amuse. Il sort une petite caméra filme le public, photographie ses musiciens. Il nous lit un poème d'Edgar Poe, au hasard celui de la page 19, parce que nous sommes le 19. Sa voix parlée est un autre vertige, plus rocailleuse partie dans les volutes. Il parle de la solitude, et c'est l'impression qu'il donne... qu'il est un solitaire ou peut-être un homme seul, en tout cas unique. Il ne sourit jamais et la ride au front de plus en plus creusée semble être la marque de son inquiétude ou de sa singularité, de son excentricité.
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    Heureusement qu'à l'instar d'autres géants (Manset par exemple), il ne s'est pas isolé du monde dont il semble parfois absent et qu'il accepte de partager son étrange, baroque et lumineuse extravagance avec nous. Sa voix limpide qui atteint des hauteurs aux accents déchirants, sa musique enivrante sont l'écrin idéal de ses mots envoûtants.
    Un concert unique comme un rêve,
    et toujours la merveille des merveilles :

    « Dans ce luxe qui s'effondre

    Te souviens-tu quand je chantais

    Dans les caves de Londres ?

    Un peu noyé dans la fumée

    Ce rock sophistiqué

    Toutes les nuits tu restais là

    Dandy un peu maudit, un peu vieilli,

    Les musiciens sont ridés

    Sur ce clavier qui s'est jauni

    J'essaie de me rappeler

    Encore une fois 

    Les accords de ce rock

    Qui étonnait même les anglais ».

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    Les photos sont de moi et mes petits mains, voilà, pour le "crédit", c'est fait.